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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0733

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ASIE MINEURE.

la Pisidie ; de plus elle n'était approvi-
sionnée d’eau que par le moyen d’un
aqueduc; aucune rivière,aucune source
ne coule dans son voisinage ; du mo-
ment que le gouvernement du pays a
cessé d’entretenir les eaux , la popula-
tion s’est vue forcée d’abandonner la
ville, les Turcs ne s’y sont jamais éta-
blis, on ne voit aucun vestige d’ou-
vrages musulmans.
CHAPITRE XLI.
CILICIE.
A peine a-t-on franchi le fleuve Ma-
navghat, l’ancien Mêlas, qu’on se trouve
dans une contrée aride et sans bois, dif-
férente en tout point de la fertile Pam-
phylie. Les villes de la côte n’ont ja-
mais été que des châteaux entourés de
quelques maisons, véritables repaires
de pirates, toujours exposés aux atta-
ques des gouvernements réguliers qui se
sont succédé dans ces parages, et l’on
peut ajouter que depuis trois mille ans,
fa Cilicie n’a pas changé d’aspect. Le
gouvernement de la Porte n’a jamais
exercé sur ces montagnes qu’un pou-
voir contesté; dans aucune autre partie
de ses domaines ou ne trouve autant
de beys indépendants. La race turco-
mane y a fondé des dynasties dont le
nom est à peine connu en Europe; les
tribus de Rhamadan oglou, de Utch ok
y ont vécu pendant de longues années
dans un état de liberté parfaite. La pre-
mière possédait les districts d’Adana et
de Tarsous. De nos jours .le bey Samour,
était maître d’une partie de l’Anti-Tau-
rus, Méhémet Ali a possédé pendant
sept ans les districts de Tarsous, d’Adana
et d’Orfa, et son fils les posséderait
encore si l’Europe ne se fût mêlée de
ses affaires.
Les rapports les plus récents publiés
sur la Cilicie, peignentcette province sous
les couleurs les plus tristes ; les anciennes
villes ne présentent plus que « l’image
d’une complète destruction lentement
accomplie par le temps « ; le sol est en-
vahi par les hautes herbes, les ronces
et les broussailles, qui ont effacé jus-
qu’aux traces des routes (1). L’étude de
(i) Vict, Langlois, Rapport au ministre de

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la Cilicie n’est plus profitable qu’au
point de vue géographique ; l’état des
villes du littoral se résume toujours par
ces mots : un château du moyen âge
en ruine entouré de huttes de terre.
L’ancienne Cilicie était divisée en deux
régions ; la Cicilie rocheuse ou la Tra-
cheotis à l’ouest, et la Cilicie champêtre
à l’est ; c’est celle qui renferme les dis-
tricts de Tarsous et d’Adana ; le fleuve
Pyramus en détermine la limite orien-
tale.
Les anciens étaient d’accord pour re-
garder la population de la Cilicie comme
originaire de Phénicie, ils résumaient
ce fait en disant que la Cilicie fut peu-
plée par le héros Cilix fils d’Agénor,
Phénicien (1), la langue parlée dans le
pays était différente du grec, et. les mé-
dailles les plus anciennes contiennent
des légendes et des symboles qui se.
rattachent aux mythes et aux divinités,
des Phéniciens. C’est aux relations cons-
tantes avec ce dernier peuple que les
Ciliciens doivent cette aptitude aux ex-
péditions maritimes qui finit par en faire
une nation de redoutables corsaires. Le
gouvernement de la Cilicie paraît avoir-
été monarchique dès le principe, il était
conforme en ce point aux gouverne-
ments de l’Assyrie et de Babyione, avec
lesquels les rois de Cilicie' étaient en
rapports politiques très étroits.
La Cilicie, conquise par Alexandre sur
les Perses, suivit le sort des autres pro-
vinces de son vaste empire; elle tomba
sous le gouvernement des rois de Syrie,
sous celui d’Achæus ensuite, et fit par-
tie du royaume que les Romains con-
sentirent à laisser, au delà du Taurus,
au roi Antiochus vaincu.
La CilicieTrachée commençait au cap
Coracésium , montagne isolée, au som-
met de laquelle Diodote Tryphon avait
bâti une forteresse où il cachait le bu-
tin ramassé dans ses expéditions mari-
times. Son exemple fut bientôt suivi
par les autres chefs de bande dont les
châteaux étaient dispersés sur le litto-
ral, c’est à partir de ce moment que les
Ciliciens devinrent un peuple de pira-
tes. Leur principal bénéfice consistait
l’instruction publique, p. 54, 55; i854,
in-8°.
(i) Hérodote, VI, 91.

46.
 
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