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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0737

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ASIE MINEURE.

tas Romains firent faire quelques tra-
vaux à cette route ; on remarquait aussi
plusieurs pans de murailles byzantines
qui ont été démolis quand les Égyptiens
travaillèrent à cette route dont le par-
cours est de trente kilomètres ; on fait
halte au khan de Mezarlik, du cime-
tière, à quatorze milles des portes de
Cilicie et à douze milles, 18 kilomètres
et demi, de Tarsous. Ce lieu concorde
avec la position de Mopsucrène, fon-
taine deMopsus, où mourut l’empereur
Constance (l),au pied du mont Taurus :
sub l'auri radicibus positam. Les Ro-
mains avaient fait de grands travaux pour
établir cette voie militaire, la seule qui
conduisait de Tarse dans la Cappadoce.
CHAPITRE XLIV.
TARSE. — TARSOUS.
Tarse est aujourd’hui la seule ville
de Cilicie qui ait conservé une popu-
lation active et commerçante , elle doit
cet avantage à sa position maritime;
c’est par l’entremise de ses négociants
que se font toutes les transactions entre
les populations de l’intérieur, la Syrie
et les îles ; mais sa situation topogra-
phique a éprouvé de tels changements
qu’il est impossible de reconnaître dans
la Tarsous moderne cette cité célèbre,
moins encore par les splendides monu-
ments qui la décoraient que par les
grands hommes quelle a produits. Il
faut citer en première ligne le nom de
saint Paul, qui, par la seule puissance
de sa parole, devait renouveler la face
du monde antique.
Paul était né citoyen libre de Tarse;
il exerçait la profession de fabricant de
tenies et de tapis; néanmoins l’esprit
littéraire était si répandu dans cette
colonie, que Paul, malgré sa profession
industrielle, suivait les écoles et pré-
ludait ainsi à ses grandes destinées.
Tarse, la seule ville lettrée de la Cilicie
(sa voisine Soii n’était distinguée que par
l’incorrection de son langage), conserva
toujours le premier rang; c’était la
métropole de la confédération cilicienne.
César lui conserva le titre de ville libre.
En un mot les plus grands ennemis de
(i) Amien-Marcellin, XXI, i5.

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Tarse dans l’antiquité, ce furent les
éléments, qui parurent conjurés pour
sa ruine.
Le fleuve Cydnus, renommé par la
froideur de ses eaux, était navigable
depuis son embouchure jusqu’à la ville,
qu’il traversait de part en part, en pas-
sant près du gymnase des jeunes gens (1).
On vit un jour une galère dorée ma-
nœuvrée avec des avirons argentés, dé-
ployer ses voiles de pourpre sur les eaux
du Cydnus : c’était la reine Cléopâtre,
accompagnée de Marc-Antoine, qui ar-
rivait dans la ville de Tarse, reçue par
les acclamations enthousiastes ries po-
pulations qui bordaient le rivage (2).
Pendant le règne de Justinien le
Cydnus passait encore dans la ville;
Procope rapporte que de son temps une
inondation subite, causée par la fonte
des neiges du Taurus, produisit des effets
désastreux; les ponts furent enlevés et
plusieurs quartiers furent détruits.
A la nouvelle de cet événement, l’em-
pereur donna l’ordre de creuser un
nouveau lit au fleuve. On fit pour le
Cydnus ce qu’on fit presqu’à la même
époque pour le Scyrtus à Édesse (3).
D’autres travaux furent exécutés dans
le lit du Cydnus, au dixième siècle
quand les Sarrasins vinrent assiéger
Tarse; c’est depuis cette époque seule-
ment que le fleuve prend son cours à
l’est de la ville.
Le Rhegma était à l’embouchure du
fleuve à l’est d’Anchiale, c’était une
grande lagune autour de laquelle
étaient construits les arsenaux ; aujour-
d’hui les alluvions du fleuve ont com-
plètement changé la forme de ce ri-
vage.
On comptait cinq stades, moins d'un
kilomètre, de Tarse au Rhegma; il
était à cent vingt stades, vingt-deux
kilomètres, de Zéphyrium, aujourd’hui
Mersine; ce petit village est aujourd'hui
le véritable port de Tarse quoiqu’on ne
trouve en ce lieu qu’une rade foraine
exposée à tous les vents du sud et de
l’ouest. En fouillant autour de Mersine
(1) Strabon,XIV, 672.
(2) Plutarch, vie de M. Antoine.
(3) Voy. Édesse et ses monuments, Bull,
de la Soc. d’ethnographie, t. 1, 334,
Procop., de Ædf., 320, 13.
 
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