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Toulongeon, François Emmanuel de
Manuel du muséum français: avec une description analytique et raisonnée de chaque tableau, indiqué au trait par une gravure à l'eau forte, tous classés par écoles et par oeuvres des grands artistes (2. livraison): École Italienne: œuvre du Dominiquin et de Spada — Paris: chez Treuttel & Würtz, Libraires, 1802

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https://doi.org/10.11588/diglit.61750#0006
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nécessaire , parce que la connaissance des beautés de l’art ,
ainsi que la pratique , est une étude. 11 y a peu , il n’y a
peut-être point de tableau parfait : les plus grands maîtres
ont excellé dans une partie ; c'est-là que l’artiste 1 étudie ,
et que le connaisseur ladmire. Les plus grands maîtres ont
fait quelquefois des productions médiocres ; des artistes
médiocres ont quelquefois produit des chefs-d’œuvres fort
supérieurs à leur talent. La grande célébrité ne se com-
pose que du nombre et de la qualité des ouvrages : ce serait
donc rendre un service réel aux arts , que d'indiquer dans
chacune de leurs productions , les beautés qui la rendent
supérieure,, les négligences qui rentrent dans le médiocre,
et les défectuosités qui sont le mauvais. Tel tableau du pre-
mier ordre , offre quelquefois ces trois choses réunies. Tel
tableau du second ou du troisième ordre , offre un trait
sublime. Le génie a ses élans et ses écarts. Homère dort
quelquefois. Le talent a ses succès , ses essais et ses fautes,
et la médiocrité même a ses éclairs et ses hazards ; un trait,
une pensée heureuse , peut venir se placer sous le crayon
de l’ignorance ; le trait et la pensée ne doivent pas être
perdus , ils appartiennent au parterre.
Dans la description historique et critique du Muséum
Français , on tâchera d’indiquer d’abord les beautés qui
tiennent au sentiment et à la pensée ; celles-là sont les pre-
mières. Quelles soient un don du génie ou le fruit de
l’étude , ou le produit du caractère et du tempérament,
c’est par elles que l’artiste est poète , philosophe , mora-
liste ; elles prouvent une ame, et en donnent la mesure.
Elles mirent le Poussin au premier rang , où il n’eût pas été
sans elles. Ce sentiment peut se décéler dans des produc-
tions d'ailleurs médiocres ; c’est au critique à le découvrir et
à le montrer du doigt ; c’est le diamant dont le plus petit
a toujours une valeur.
Viennent ensuite les beautés , qui sont le produit de l'ima-
gination , la composition, l’ordonnance , les jets-de la pensée.
L’artiste est encore poète, il étonne, il émeut ; lors même
qu’il ne parvient pas toujours à intéresser, il commande l’ad-
 
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