ÉCOLE ITALIENNE.
sous le nom de Grégoire XV , se ressouvint
du Dominiquin, le fit son premier peintre
et architecte du Vatican. Le pape mourut,
et le Dominiquin perdit ses places : obligé
de quitter Rome, il accepta le grand ou-
vrage de la chapelle du trésor de Naples ,
que la crainte du poison avait empêché déjà
le Guide et deux autres peintres d’entre-
prendre. Cette anecdote prouve que les
mœurs du vieux tems ne doivent pas tou-
jours être citées comme modèle. Le Domini-
quin fut puni de sa présomption , d’abord
par sa méfiance; elle fut telle en lui, qu’il
n’osait même pas se fier à sa femme pour pré-
parer ses alimens, et ne vécut pendant ce
travail que de ceux qu’il préparait et qu’il
variait chaque jour. 11 parait que sa tête
affectée de cet état s’affaiblit , et il n’évita
point sa destinée : il mourut empoisonné à
61 ans. Soit jalousie, soit altération de ses
organes, son ouvrage ne lui survécut pas,
et fut détruit.
Dominiquin était d’un naturel modeste
et doux, et ce caractère irrite l’envie quand
il ne la désarme pas; la jalousie veut être
combattue; comme toutes lespassionsbasses,
elle s’arrête et s’observe , quand on lui ré-
siste ; le calme qui ressemble au dédain,
l’irrite, et la douceur l’encourage.
Le Dominiquin jouit peu de son mérite,
qui ne fut reconnu qu’aprèssa mort. 11 mou-
rut pauvre, et la haine disputa encore son
héritage à ses enfans.
sous le nom de Grégoire XV , se ressouvint
du Dominiquin, le fit son premier peintre
et architecte du Vatican. Le pape mourut,
et le Dominiquin perdit ses places : obligé
de quitter Rome, il accepta le grand ou-
vrage de la chapelle du trésor de Naples ,
que la crainte du poison avait empêché déjà
le Guide et deux autres peintres d’entre-
prendre. Cette anecdote prouve que les
mœurs du vieux tems ne doivent pas tou-
jours être citées comme modèle. Le Domini-
quin fut puni de sa présomption , d’abord
par sa méfiance; elle fut telle en lui, qu’il
n’osait même pas se fier à sa femme pour pré-
parer ses alimens, et ne vécut pendant ce
travail que de ceux qu’il préparait et qu’il
variait chaque jour. 11 parait que sa tête
affectée de cet état s’affaiblit , et il n’évita
point sa destinée : il mourut empoisonné à
61 ans. Soit jalousie, soit altération de ses
organes, son ouvrage ne lui survécut pas,
et fut détruit.
Dominiquin était d’un naturel modeste
et doux, et ce caractère irrite l’envie quand
il ne la désarme pas; la jalousie veut être
combattue; comme toutes lespassionsbasses,
elle s’arrête et s’observe , quand on lui ré-
siste ; le calme qui ressemble au dédain,
l’irrite, et la douceur l’encourage.
Le Dominiquin jouit peu de son mérite,
qui ne fut reconnu qu’aprèssa mort. 11 mou-
rut pauvre, et la haine disputa encore son
héritage à ses enfans.