Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0264
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
250

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

Marc-Aurèle, une loi d'empire (1). Et, de fait, tous les procon-
suls d'Afrique, dont le lieu de naissance est connu, étaient
étrangers à la province. Marins Priscus (98-99) était néenBéti-
que (2); P. Tullius Varro (vers 140) avait vu le jour dans l'anti-
que ville étrusque de Tarquinies (3) ; Q. Lollius Urbicus était
Africain, il est vrai, mais originaire de la Numidie, région
soumise à l'autorité du légat propréteur commandant de la lé-
gion IIIe Auguste (4) ; M. Ulpius Arabianus (146) était, suivant
toute apparence, né en Palestine, à Amastris (5) ; M. Junius Ru-
fînus Severianus (160-161) était Gaulois (6) ; G. Octavius Appius
Suetrius Sabinus, contemporain d'Alexandre Sévère, était pro-
bablement venu au monde sur les bords du lac Léman (7).

Quant aux lieutenants (legati) et aux questeurs, ils étaient
d liabitude choisis, comme tous ceux qui composaient la suite
du gouverneur, par le proconsul lui-même, et les proconsuls ai-
maient à s'entourer de leurs parents, de leurs amis, de leurs
compatriotes.

Les nombreux procurateurs impériaux, qui veillaient dans
tout le monde romain aux multiples intérêts de leur maître,
étaient, eux aussi, envoyés d'Italie dans les provinces; et les
empereurs durent se garder avec soin de confier, soit la gestion
des biens du patrimoine, soit la perception des redevances des-
tinées au fisc, à des fonctionnaires qui auraient eu des liens
trop étroits avec le pays qu'ils étaient chargés d'administrer.

Les fonctionnaires de tout ordre et de tout rang, qui repré-
sentaient en Afrique l'autorité impériale, y formaient donc un
véritable noyau d'étrangers. Sans doute ils n'ont matérielle-
ment et pécuniairement contribué ni à la mise en valeur du sol
ni à l'embellissement des villes ; mais par eux s'est exercée
l'action de la civilisation romaine, et, s'ils n'ont pas été les ou-
vriers de la colonisation, ils en ont été, chacun dans la mesure
de ses talents et dans les limites de sa compétence, les princi-
paux initiateurs.

Rome n'a pas seulement envoyé, dans cette province, des

(1) Ch. Tissot, Fastes de la province d'Afrique, p. 124.

(2) Pline le Jeune, Lettres, III, 9.

(3) Ch. Tissot, op. cit., p. 95.

(4) Id., ibid.} p. 101.

(5) Id., ibid., p. 99; Renier, dans les Comptes rendus de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, ann. 1874, p. 199.

(6) Ch. Tissot, op. cit., p. 109.

(7) Id., ibid., p. 161.
 
Annotationen