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HISTOIRE DE I? H A BIT AT I O N .
I
SONT-CE DES HOMMES?
Une douzaine d’êtres aux membres lourds, à la peau
d’un jaune livide, le crâne couvert de poils rares et noirs
qui tombent sur leurs yeux, aux ongles crochus, sont grou-
pés, serrés les uns contre les autres, sous un arbre touffu
dont les branches basses ont été attirées vers le sol et rete-
nues à l’aide de mottes de limon. Le vent souffle avec vio-
lence et chasse la pluie tout à travers cet abri. Quelques
nattes de jonc, des peaux de bêtes, protègent à peine les
membres de ces êtres qui, à l’aide de leurs ongles, déchi-
rent des lambeaux d’animaux aussitôt dévorés (fig. i).
La nuit se fait et la pluie redouble. Les plus robustes
ramassent des branches mortes, de longues herbes, arra-
chent des fougères et des roseaux et les amoncellent contre
le vent-, puis, avec des bâtons et leurs mains, ils cherchent
à donner à l’eau qui envahit leur refuge un écoulement, en
jetant de la boue sur des branches amassées.
Malgré la violence de la tempête, tous, enlacés comme
un nid de couleuvres, s’endorment, sauf un d’eux, qui se
tient éveillé en jetant dans la nuit des cris plaintifs et pro-
HISTOIRE DE I? H A BIT AT I O N .
I
SONT-CE DES HOMMES?
Une douzaine d’êtres aux membres lourds, à la peau
d’un jaune livide, le crâne couvert de poils rares et noirs
qui tombent sur leurs yeux, aux ongles crochus, sont grou-
pés, serrés les uns contre les autres, sous un arbre touffu
dont les branches basses ont été attirées vers le sol et rete-
nues à l’aide de mottes de limon. Le vent souffle avec vio-
lence et chasse la pluie tout à travers cet abri. Quelques
nattes de jonc, des peaux de bêtes, protègent à peine les
membres de ces êtres qui, à l’aide de leurs ongles, déchi-
rent des lambeaux d’animaux aussitôt dévorés (fig. i).
La nuit se fait et la pluie redouble. Les plus robustes
ramassent des branches mortes, de longues herbes, arra-
chent des fougères et des roseaux et les amoncellent contre
le vent-, puis, avec des bâtons et leurs mains, ils cherchent
à donner à l’eau qui envahit leur refuge un écoulement, en
jetant de la boue sur des branches amassées.
Malgré la violence de la tempête, tous, enlacés comme
un nid de couleuvres, s’endorment, sauf un d’eux, qui se
tient éveillé en jetant dans la nuit des cris plaintifs et pro-