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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Histoire de l'habitation humaine depuis les temps préhistoriques jusqu' à nos jours — Paris: Hetzel et Cie, 1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.63178#0108
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92

HISTOIRE DE l’h ABIT ATION.

vallée très-nombreuse, il parut important, de toute ancien-
neté, de ne laisser en friche aucune partie du sol. Ce terri-
toire fut donc partagé en lots avec le plus grand soin, de
telle sorte que chaque habitant eût en propriété la quantité
de terre qu’il pouvait cultiver ou faire cultiver. Ainsi les
anciens prêtres qui gouvernaient avant les rois conservaient-
ils scrupuleusement, tracés sur des feuilles de papyrus, les
héritages de chacun, afin d’éviter les contestations et em-
piétements. Pour tracer ces plans cadastraux, il fallut avoir
recours à des opérations géométriques que la nécessité fit
peu à peu perfectionner, et on arriva bientôt à reconnaître
que le triangle était la figure qui permettait de relever exac-
tement une étendue de territoire, d’en apprécier les dimen-
sions et les accidents, tels que cours d’eaux, parties inondées
ou sèches, sablonneuses, rocheuses ou limoneuses. Aussi le
triangle fut-il considéré comme la figure sacrée, particuliè-
rement le triangle rectangle, dont la base se divise en qua-
tre, le côté en trois et l’hypothénuse en cinq parties égales
entre elles -, si bien que cette figure dût servir aux architectes
pour construire les palais et les temples.
Le triangle équilatéral et le rectangle furent également
considérés comme des figures parsaites, et c’est pourquoi
l’assemblée dont il a été fait mention plus haut ne crut pas
devoir tenir compte des observations d'Épergos. Quant aux
idées religieuses attachées à ces figures, on doit s’abstenir
d’en parler. Ce sont des mystères connus seulement des
prêtres; qu’il suffise de dire que le côté du triangle droit
divisé en trois représente Osiris, la base divisée en quatre,
Isis, et l’hypothénuse, Orus, composé des deux; le carré de
trois donnant 9, le carré de quatre 16 et le carré de cinq 2 5,
c’est-à-dire égal à 94-16. Ce triangle étant donc ainsi la
figure parfaite, ne pouvait produire, si on l’employait dans
le tracé des édifices, que des résultats excellents; c’est pour-
quoi il fut prescrit, ainsi que le triangle équilatéral.
 
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