144
HISTOIRE DE L1 H A BIT AT 10 N.
sente la vue cavalière d’une partie du palais prise de l’angle
sud-ouest.
De la plate-forme supérieure de l’observatoire la vue.
était admirable. A l’horizon, vers le sud-est, on voyait se
dessiner la ville des Ninivites, déjà grande et dont le centre
était occupé par des palais aux murailles élevées. Le Tigre,
divisé en plusieurs bras laissant émerger entre eux des îles
couvertes d’une riche végétation et de maisons de campagne
aux murailles et terrasses blanchies, entraînait, dans son
cours rapide, quantité de radeaux circulaires soutenus par
des outres remplies d’air et montés chacun par une demi-
douzaine d’hommes qui descendaient ainsi des provisions
de toutes sortes à la ville. Au delà du sseuve, une chaîne de
collines suivait ses rives, les sommets arides contrastaient
avec la nappe de sombre verdure qui couvrait les basses
rampes. A l’est, s’étendait une immense plaine toute rayée
de canaux dont les eaux brillaient au soleil comme des
lames d’argent et du sein de laquelle s’élevait, de distance
en distance, un monticule factice surmonté d’un édifice :
autant de demeures de personnages puissants entourées de
jardins bien entretenus. Au nord, le cours sinueux du Tigre
se perdait dans des bandes de collines bleues qui s’élevaient
successivement jusqu’à l’horizon d’une limpidité merveil-
leuse.
Épergos, le menton appuyé dans sa main, accoudé à la
balustrade supérieure, semblait perdu dans sa contempla-
tion. « Eh bien ! dit l’architecte en lui touchant le bras,
n’est-ce point là un beau site pour observer le ciel ? — Et
aussi la terre, répondit Épergos. Mais, dis-moi, quelle
est cette grande enceinte carrée que je vois disposée là, dans
la plaine, qui me paraît avoir un stade de côté ou environ
et dont saire est complètement dépourvue de végétation ?
— C'est l’enceinte destinée aux chasses royales. — Com-
ment cela ? — Aujourd’hui, si l’on veut chasser le lion, très-
HISTOIRE DE L1 H A BIT AT 10 N.
sente la vue cavalière d’une partie du palais prise de l’angle
sud-ouest.
De la plate-forme supérieure de l’observatoire la vue.
était admirable. A l’horizon, vers le sud-est, on voyait se
dessiner la ville des Ninivites, déjà grande et dont le centre
était occupé par des palais aux murailles élevées. Le Tigre,
divisé en plusieurs bras laissant émerger entre eux des îles
couvertes d’une riche végétation et de maisons de campagne
aux murailles et terrasses blanchies, entraînait, dans son
cours rapide, quantité de radeaux circulaires soutenus par
des outres remplies d’air et montés chacun par une demi-
douzaine d’hommes qui descendaient ainsi des provisions
de toutes sortes à la ville. Au delà du sseuve, une chaîne de
collines suivait ses rives, les sommets arides contrastaient
avec la nappe de sombre verdure qui couvrait les basses
rampes. A l’est, s’étendait une immense plaine toute rayée
de canaux dont les eaux brillaient au soleil comme des
lames d’argent et du sein de laquelle s’élevait, de distance
en distance, un monticule factice surmonté d’un édifice :
autant de demeures de personnages puissants entourées de
jardins bien entretenus. Au nord, le cours sinueux du Tigre
se perdait dans des bandes de collines bleues qui s’élevaient
successivement jusqu’à l’horizon d’une limpidité merveil-
leuse.
Épergos, le menton appuyé dans sa main, accoudé à la
balustrade supérieure, semblait perdu dans sa contempla-
tion. « Eh bien ! dit l’architecte en lui touchant le bras,
n’est-ce point là un beau site pour observer le ciel ? — Et
aussi la terre, répondit Épergos. Mais, dis-moi, quelle
est cette grande enceinte carrée que je vois disposée là, dans
la plaine, qui me paraît avoir un stade de côté ou environ
et dont saire est complètement dépourvue de végétation ?
— C'est l’enceinte destinée aux chasses royales. — Com-
ment cela ? — Aujourd’hui, si l’on veut chasser le lion, très-