HISTOIRE DE L’HABITATION
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dont l’administration régulière, la domination inssexible,
mais protectrice, les grands travaux et la force, — car Doxi
était toujours disposé à se ranger du côté du plus fort, —
lui semblaient enfin la dernière et la seule expression du bien
parmi les hommes. Il était donc peu disposé à rire des sail-
lies de Caustis, lorsque celui-ci se mettait à faire ressortir
quelques-unes des misères du grand corps romain. Alors
c’étaient des discussions interminables, à la suite desquelles
la verve de Caustis faisait éclater le rire, malgré les prédic-
tions de Doxi sur le funeste effet de l’esprit critique de ces
incorrigibles Grecs.
L'affranchi avait parlé à Mummius de ses deux amis et
des bonnes heures qu’ils passaient ensemble, du savoir
étendu d’Épergos, et des boutades de Doxi, si bien que le
maître eut l’envie de voir ces deux personnages. Ils furent
donc invités à venir à la villa.
De Rome, il leur fallait trois heures à peine pour s’y
rendre à cheval ; ils y arrivèrent par une belle matinée de
printemps en suivant la voie Appienne, bordée de tombeaux
jusqu’à mi-chemin d’Albano.
Caustis les introduisit dans les chambres qui leur avaient
été préparées au rez-de-chaussée dans le voisinage de la bi-
bliothèque, et vers le milieu du jour, Mummius les reçut
avec l’urbanité propre à la société romaine. Il leur fit voir,
après la sieste qui suivit le repas, toutes les parties de sa
villa, ne leur fit grâce d’aucun détail, et lorsque le jour dé-
clinait, on alla s’asseoir à l’ombre du grand triclinium pour
jouir de la vue de la campagne, ravissante de ce côté, et
causer en attendant le repas du soir.
« Ainsi donc, dit Mummius, tu estimes, Épergos, que ma
villa peut rivaliser avec les habitations des champs que tu
as vues dans tes voyages en Grèce et en Italie. — A coup
sûr, Mummius, répondit Épergos, tu as fait bâtir une belle
demeure, agréable et commode, digne à la fois d’un patricien
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dont l’administration régulière, la domination inssexible,
mais protectrice, les grands travaux et la force, — car Doxi
était toujours disposé à se ranger du côté du plus fort, —
lui semblaient enfin la dernière et la seule expression du bien
parmi les hommes. Il était donc peu disposé à rire des sail-
lies de Caustis, lorsque celui-ci se mettait à faire ressortir
quelques-unes des misères du grand corps romain. Alors
c’étaient des discussions interminables, à la suite desquelles
la verve de Caustis faisait éclater le rire, malgré les prédic-
tions de Doxi sur le funeste effet de l’esprit critique de ces
incorrigibles Grecs.
L'affranchi avait parlé à Mummius de ses deux amis et
des bonnes heures qu’ils passaient ensemble, du savoir
étendu d’Épergos, et des boutades de Doxi, si bien que le
maître eut l’envie de voir ces deux personnages. Ils furent
donc invités à venir à la villa.
De Rome, il leur fallait trois heures à peine pour s’y
rendre à cheval ; ils y arrivèrent par une belle matinée de
printemps en suivant la voie Appienne, bordée de tombeaux
jusqu’à mi-chemin d’Albano.
Caustis les introduisit dans les chambres qui leur avaient
été préparées au rez-de-chaussée dans le voisinage de la bi-
bliothèque, et vers le milieu du jour, Mummius les reçut
avec l’urbanité propre à la société romaine. Il leur fit voir,
après la sieste qui suivit le repas, toutes les parties de sa
villa, ne leur fit grâce d’aucun détail, et lorsque le jour dé-
clinait, on alla s’asseoir à l’ombre du grand triclinium pour
jouir de la vue de la campagne, ravissante de ce côté, et
causer en attendant le repas du soir.
« Ainsi donc, dit Mummius, tu estimes, Épergos, que ma
villa peut rivaliser avec les habitations des champs que tu
as vues dans tes voyages en Grèce et en Italie. — A coup
sûr, Mummius, répondit Épergos, tu as fait bâtir une belle
demeure, agréable et commode, digne à la fois d’un patricien