HISTOIRE DE l’h AB ITATION. 849
aussi aux caves. Le rez-de-chaussée relevé contenait, outre
les portiques servant de vestibules, deux antichambres K,
une grande salle L et une grande chambre M avec garde-
robe N.
Le premier étage était distribué à peu près de la même
manière, si ce n’est que le portique donnait une jolie ga-
lerie, et les deux pavillons, des cabinets fort gais. Dans les
combles étaient les chambres pour les gens. Des deux côtés
de l’entrée de la cour s’élevaient une écurie et des com-
muns pour le service.
« Je m’émerveille, dit Épergos à Philibert, lorsqu’ils eu-
rent visité le logis et pendant qu’ils se promenaient dans le
petit jardin qu’on plantait, comme chaque nation conserve
ses habitudes à travers les siècles. Les Florentins, Romains,
Milanais, Vénitiens, prétendent reprendre les formules de
l’habitation des anciens, et chacune de ces populations con-
serve invariablement les mêmes dispositions intérieures des
habitations élevées depuis des siècles. Tous leurs efforts
pour revenir à l’art antique ne tendent à autre chose qu’à
adopter certains ordres, certains détails d’architecture
empruntés à cette antiquité et qu’ils plaquent sur les
façades comme un vêtement d’emprunt. Vous faites exacte-
ment de même ici, mon excellent ami. Votre joli hôtel est
un hôtel français, disposé comme le sont ceux élevés il y a
cent ou deux cents ans. Seulement, au lieu d’arcs au tiers
point, vous avez mis des arcades plein cintre à vos porti-
ques; à la place de ces contre-forts gothiques qui renforçaient
les trumeaux, vous avez placé un ordre dorique romain
avec des caryatides au-dessus. Au lieu de combles pyrami-
daux sur vos pavillons, vous avez élevé des coupolettes car-
rées surmontées de lanternons. C’est un habit à la mode du
temps, mais le corps n’a changé ni de forme ni de structure.
Remarquez que je n’émets pas un blâme, c’est une obser-
vation. Si vous alliez à Venise, vous verriez que les palais
aussi aux caves. Le rez-de-chaussée relevé contenait, outre
les portiques servant de vestibules, deux antichambres K,
une grande salle L et une grande chambre M avec garde-
robe N.
Le premier étage était distribué à peu près de la même
manière, si ce n’est que le portique donnait une jolie ga-
lerie, et les deux pavillons, des cabinets fort gais. Dans les
combles étaient les chambres pour les gens. Des deux côtés
de l’entrée de la cour s’élevaient une écurie et des com-
muns pour le service.
« Je m’émerveille, dit Épergos à Philibert, lorsqu’ils eu-
rent visité le logis et pendant qu’ils se promenaient dans le
petit jardin qu’on plantait, comme chaque nation conserve
ses habitudes à travers les siècles. Les Florentins, Romains,
Milanais, Vénitiens, prétendent reprendre les formules de
l’habitation des anciens, et chacune de ces populations con-
serve invariablement les mêmes dispositions intérieures des
habitations élevées depuis des siècles. Tous leurs efforts
pour revenir à l’art antique ne tendent à autre chose qu’à
adopter certains ordres, certains détails d’architecture
empruntés à cette antiquité et qu’ils plaquent sur les
façades comme un vêtement d’emprunt. Vous faites exacte-
ment de même ici, mon excellent ami. Votre joli hôtel est
un hôtel français, disposé comme le sont ceux élevés il y a
cent ou deux cents ans. Seulement, au lieu d’arcs au tiers
point, vous avez mis des arcades plein cintre à vos porti-
ques; à la place de ces contre-forts gothiques qui renforçaient
les trumeaux, vous avez placé un ordre dorique romain
avec des caryatides au-dessus. Au lieu de combles pyrami-
daux sur vos pavillons, vous avez élevé des coupolettes car-
rées surmontées de lanternons. C’est un habit à la mode du
temps, mais le corps n’a changé ni de forme ni de structure.
Remarquez que je n’émets pas un blâme, c’est une obser-
vation. Si vous alliez à Venise, vous verriez que les palais