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Visconti, Ennio Quirino
Iconographie ancienne ou Recueil des portraits authentiques des empereurs, rois, et hommes illustres de l'antiquité (Band 2,2): Suite de la 2. partie — Mailand, ca. 1808 [Cicognara, 3917-3]

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https://doi.org/10.11588/diglit.1046#0207
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56o ICONOGRAPHIE GRECQUE.

Ch. xviii. La fortune, qui le plaça sur le trône, accrédita les contes merveilleux
PL LU. qu'on débitoit sur son enfance1. Ce qui est hors de doute, c'est que ce
jeune guerrier, élevé avec Alexandre-le-Grand, le servit avec courage et
avec zèle dans toutes ses expéditions. II en avoit écrit l'histoire; et on doit
regretter que ce monument authentique des actions et des vertus d'Alexan-
dre n'ait point été conservé. A la mort de ce héros, Ptolémée étoit au pre-
mier rang parmi ses généraux et ses amis. Quoiqu'il ne portât que le nom
de fils de Lagus, il se croyoit plus de droit au trône que Philippe Arrhidée,
qui étoit né d'une courtisane, et même que les enfants qu'Alexandre avoit
eus de princesses étrangères'. Il auroit voulu que l'héritage du conquérant
eût passé tout entier à ses capitaines. Son avis ayant rencontré trop d'ob-
stacles, et l'imbécille Arrhidée ayant été reconnu pour roi, Ptolémée fut
nommé gouverneur de l'Egypte et de la Lybie; et il accepta ce gouver-
nement, bien résolu d'en faire son apanage.

Les honneurs qu'il rendit aux dépouilles du héros macédonien, qui
furent transportées à Alexandrie, les vertus civiles et politiques qui or-
noient son ame, son caractère humain et bienfaisant, son esprit cultivé,
ses manières aimables, ses talents militaires, et son sang froid que ni le
bonheur ni les revers ne pouvoient altérer, lui donnèrent à la monarchie
des titres qu'il fit valoir par les armes contre ses compétiteurs3.

Ce qui nous reste de l'histoire des guerres qu'il eut à soutenir nous fait
connoître presque toutes les vicissitudes de sa fortune; on y voit comment
il battit Perdiccas qui marchoit pour lui enlever l'Egypte, et comment ce
rival périt par la main de ses propres soldats; comment Ptolémée s'opposa
de bonne heure à l'ambition d'Antigonus et de Démétrius son fils; comment
Séleucus trouva chez lui un asile et un appui; comment le fils d'Arsinoé,
vainqueur de Démétrius en Phénicie, fut vaincu quelques années après par
le même ennemi dans un combat naval livré près de Chypre, et l'un des
plus célèbres dans l'histoire de la marine des anciens. Ptolémée ne fut point
abattu par ce revers; il sut défendre l'Egypte, qu'il avoit agrandie de la
conquête de la Cyrénaïque, et protéger les Rhodiens dont la reconnois-
sance lui décerna les honneurs divins. Il forma contre son rival cette ligue
terrible sous laquelle il le fit succomber près d'Ipsus; il étendit sa domi-
nation sur la Palestine et sur la Phénicie, recouvra Chypre, et soumit à

(i) Suidas, à l'article Aâynç.

(i) Pausanias, loc. cit. ; Quinte-Curce, I. X, c. 6.

(3) Les belles qualités de Ptolémée ont été rele-

vées principalement par Diodore de Sicile (1. XVT1I,
§. 14, et 1. XIX, §. 86, et par Quinte-Curce (1. IX,

c. 8).
 
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