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buns. Le premier de ces partis, sous le prétexte
de maintenir l'ordre , se permettoit quelquefois
des abus d'autorité $ le second, pour les répri-
mer , se livroit souvent à l'anarcbie. Les Grac-
ques avoient dénoncé quelques désordres, et
avoient fait voir combien les conséquences en
seroient funestes à l'état ; niais ils cberchoient
à se perpétuer dans leur magistrature , et l'am-
bition, qui perçoit à travers le zèle dont ils se
montroient animés , les perdit. Le séuat et la
noblesse en triomphèrent; et désormais, libres
de toute crainte, ils rendirent le pouvoir arbi-
traire , qu'ils étoient arrogé , encore pins odieux
par la vénalité et par tous les genres de cor-
ruption. Le peuple , qui avoit été éclairé par les
Gracques sur ses vrais intérêts , sentoit sa posi-
tion , et la souffroit avec impatience. Tout an-
nonçoit la guerre civile ; il ne manquoit que des
chefs aux partis ; le cours des événements leur
en donna, et elle éclata avec fureur. Bientôt
l'état n'eut d'autre moyen de salut que de se sou-
mettre au gouvernement monarchique, et le mo-
narque ne tarda pas à paroître.

Le premier qui alluma les torches de la guerre
civile fut Caius Marius. Né d'une famille obscure
et pauvre dans le municipe d'Arpinum , son édu-
cation avoit été extrêmement négligée : sou ame
forte et hautaine affecta de mépriser d'ans les
antres les talents et les qualités qu'elle n'avoit
pas; et son corps, endurci par la pauvreté aux
privations et à la fatigue, avoit acquis une vigueur

Icon. Horn. Vol. L n
 
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