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https://doi.org/10.11588/diglit.6269#0118
II7
de venger sa patrie par la ruine de Rome ; il
combaltoit près des portes en désespéré ; la
troupe qu'il commandoit étoit formée de vieux
soldats, restes redoutables de la guerre So-
ciale. La fortune de celte journée fut long-
temps en balance ; enfin elle se décida pour
Sylla, qui fut tellement enivré de son bon-
heur , qu'il prit dans ses actes publics le sur-
nom à! Heureux.
» Heureux, en effet, Sylla, s'écrie un his-
» torien romain , s'il avoit cessé de vivre au
» moment où il cessa de combattre et de
» vaincre (i)! » Le proconsul, assuré par ses
actions et par ses succès de l'immortalité de
son nom, ne songea plus qu'à signaler sa re-
connoissance envers ses amis , et à se venger
de ses ennemis. En satisfaisant ces deux pas-
sions de son ame , il crut réussir plus facile-
ment à établir cette constitution aristocratique
qui étoit l'objet de tous ses vœux, et que les
excès de Marius et de sa faction avoient fait
désirer à uu grand nombre de bons citoyens.
Le sang des eunemis de son parti devoit la
cimenter, et des torrents de sang coulèrent
dans Rome. On commença par le carnage des
soldats qui s'éloient rendus prisonniers ; c'étoit
le reste des troupes de Telesinus et des escla-
ves affranchis par Marius et China. Bientôt les
personnages les plus considérables qui avoient
(i) Vcllcïus Patcrculus, hv. II, §. 27.
de venger sa patrie par la ruine de Rome ; il
combaltoit près des portes en désespéré ; la
troupe qu'il commandoit étoit formée de vieux
soldats, restes redoutables de la guerre So-
ciale. La fortune de celte journée fut long-
temps en balance ; enfin elle se décida pour
Sylla, qui fut tellement enivré de son bon-
heur , qu'il prit dans ses actes publics le sur-
nom à! Heureux.
» Heureux, en effet, Sylla, s'écrie un his-
» torien romain , s'il avoit cessé de vivre au
» moment où il cessa de combattre et de
» vaincre (i)! » Le proconsul, assuré par ses
actions et par ses succès de l'immortalité de
son nom, ne songea plus qu'à signaler sa re-
connoissance envers ses amis , et à se venger
de ses ennemis. En satisfaisant ces deux pas-
sions de son ame , il crut réussir plus facile-
ment à établir cette constitution aristocratique
qui étoit l'objet de tous ses vœux, et que les
excès de Marius et de sa faction avoient fait
désirer à uu grand nombre de bons citoyens.
Le sang des eunemis de son parti devoit la
cimenter, et des torrents de sang coulèrent
dans Rome. On commença par le carnage des
soldats qui s'éloient rendus prisonniers ; c'étoit
le reste des troupes de Telesinus et des escla-
ves affranchis par Marius et China. Bientôt les
personnages les plus considérables qui avoient
(i) Vcllcïus Patcrculus, hv. II, §. 27.