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https://doi.org/10.11588/diglit.6269#0148
*4t
Lg sénat le regardoit comme un homme qui,
pour capter la faveur populaire, l'avoit dépouillé
de toute la puissance dont Sylla l'avoit investi ;
et le peuple , agité par des ambitieux du second
ordre, perdoit peu à peu ce respect et celle
admiration qu'il avoit pour Pompée. Sou ca-
ractère même et ses actions étoient l'objet de
censures qui paroissoient être justes. Ce héros,
qu'on distinguent par W surnom fastueux de Grand,
ne l'éloit devenu, disoit-on, qu'en se parant
des exploits el de la gloire d'aulrcs généraux. Il
avoit, coulinuoient-ils, dérobé son triomphe d'Es-
pagne à Melellus Pius ; à Catulus, l'honneur
d'avoir dé irait la faction du séditieux Lepidus ;
à Crassus, le mérite d'avoir terminé la guerre
Servile : il avoit arraché à Lucullus les trophées
de Mithridate et de l'Asie, el à un aulre Me-
lellus les palmes de la Crète. Le sénat indigne
ne raiifioit pas les actes de Pompée , et toutes
les dispositions de ce g.'uéral en faveur des sol-
dats et des alliés demenroient sans exécution.
Pompée se vit forcé de reconuoître qu'il y avoit
à Rome d'autres puissances que la sienue ; il
se repentit d'avoir congédié ses armées, et pour
s'assurer la prépondérance , il consentit à se coa-
liser avec deux citoyens qui, par l'étendue de
leur considération , pouvoient paroîlre les pre-
miers apiès lui. L'un étoit Crassus, dont le cré-
dit étoit fondé principalement sur les richesses
immenses qu'il avoit su amasser, et que , mal-
gré son a\arice, il savoit employer pour servir
Lg sénat le regardoit comme un homme qui,
pour capter la faveur populaire, l'avoit dépouillé
de toute la puissance dont Sylla l'avoit investi ;
et le peuple , agité par des ambitieux du second
ordre, perdoit peu à peu ce respect et celle
admiration qu'il avoit pour Pompée. Sou ca-
ractère même et ses actions étoient l'objet de
censures qui paroissoient être justes. Ce héros,
qu'on distinguent par W surnom fastueux de Grand,
ne l'éloit devenu, disoit-on, qu'en se parant
des exploits el de la gloire d'aulrcs généraux. Il
avoit, coulinuoient-ils, dérobé son triomphe d'Es-
pagne à Melellus Pius ; à Catulus, l'honneur
d'avoir dé irait la faction du séditieux Lepidus ;
à Crassus, le mérite d'avoir terminé la guerre
Servile : il avoit arraché à Lucullus les trophées
de Mithridate et de l'Asie, el à un aulre Me-
lellus les palmes de la Crète. Le sénat indigne
ne raiifioit pas les actes de Pompée , et toutes
les dispositions de ce g.'uéral en faveur des sol-
dats et des alliés demenroient sans exécution.
Pompée se vit forcé de reconuoître qu'il y avoit
à Rome d'autres puissances que la sienue ; il
se repentit d'avoir congédié ses armées, et pour
s'assurer la prépondérance , il consentit à se coa-
liser avec deux citoyens qui, par l'étendue de
leur considération , pouvoient paroîlre les pre-
miers apiès lui. L'un étoit Crassus, dont le cré-
dit étoit fondé principalement sur les richesses
immenses qu'il avoit su amasser, et que , mal-
gré son a\arice, il savoit employer pour servir