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lorsque la mémoire de Pompée fut devenue pour
Sextus une recommandation puissante auprès du
sénat, il obtint, en cédant l'Espagne, une auto-
rité extraordinaire sur les flottes de l'état, et
une somme immense en dédommagement de la
perte de son patrimoine (i). Mais le triumvirat
d'Antoine, d'Octave et de Lépide, qui se for-
ma à la fin de l'an 4^ avant l'ère vulgaire,
(changea les dispositions de la capitale envers le
fils de Pompée. 11 se vit, à sou grand étonne-
ment, déchu de sa charge et compris dans la
proscription. 11 avoit heureusement à sa disposi-
tion des forces navales ; il s'en servit pour s'em-
parer de quelques ports de la Sicile. Bithynicus,
qui la gouvernoit, consentit à lui céder le reste
de cette île, riche encore et populeuse, où
Sextus ouvrit un asile à toutes les victimes de
la proscription , et à tous les Romains persécutés
ou mécontents. Ses forces devinrent considéra-
bles : deux affranchis de son père, Ménodore
et Ménécrate, les commandoient. Leurs escadres
(i) Celle perte fut e'value'e , suivant Appien ( Çivil*, III;
§. i) , h cinquante millions de drachmes, ou denarii,
somme bien plus probable que celle qu'on trouve expri-
mée par la phrase septies milites, dans la XIII Philip-
pique de Cice'ron , j}. 5 : mais il est à croire qu'une er-
reur de chiffre s'e t glisse'e dans ce texte, et qu'on y
doit lire bis millies (n pour vu ) , c'est-à-dire deux mille
fois cent mille sesterces , ou deux cents millions de ses-
terces , qui font cinquante millions de denarii, et à peu
près autant de francs.
lorsque la mémoire de Pompée fut devenue pour
Sextus une recommandation puissante auprès du
sénat, il obtint, en cédant l'Espagne, une auto-
rité extraordinaire sur les flottes de l'état, et
une somme immense en dédommagement de la
perte de son patrimoine (i). Mais le triumvirat
d'Antoine, d'Octave et de Lépide, qui se for-
ma à la fin de l'an 4^ avant l'ère vulgaire,
(changea les dispositions de la capitale envers le
fils de Pompée. 11 se vit, à sou grand étonne-
ment, déchu de sa charge et compris dans la
proscription. 11 avoit heureusement à sa disposi-
tion des forces navales ; il s'en servit pour s'em-
parer de quelques ports de la Sicile. Bithynicus,
qui la gouvernoit, consentit à lui céder le reste
de cette île, riche encore et populeuse, où
Sextus ouvrit un asile à toutes les victimes de
la proscription , et à tous les Romains persécutés
ou mécontents. Ses forces devinrent considéra-
bles : deux affranchis de son père, Ménodore
et Ménécrate, les commandoient. Leurs escadres
(i) Celle perte fut e'value'e , suivant Appien ( Çivil*, III;
§. i) , h cinquante millions de drachmes, ou denarii,
somme bien plus probable que celle qu'on trouve expri-
mée par la phrase septies milites, dans la XIII Philip-
pique de Cice'ron , j}. 5 : mais il est à croire qu'une er-
reur de chiffre s'e t glisse'e dans ce texte, et qu'on y
doit lire bis millies (n pour vu ) , c'est-à-dire deux mille
fois cent mille sesterces , ou deux cents millions de ses-
terces , qui font cinquante millions de denarii, et à peu
près autant de francs.