264
séuat, contre Marc-Antoine , déjà battu par
Octave et par les consuls, il PaccuejUit dans
son camp, et écrivit au sénat qu'il n'avoit pu se re-
fuser aux vœux de son année (r). Cette excuse
n'étoit pas, à la vérité., sans fondement: Marc-
Autoine avoit trop d'ascendaut sur les légions
qui avoient servi sous César, pour qu'il fût pos-
sible à leur nouveau général de les faire mar-
cber contre l'ami du chef qu'elles regrettoient.
Alors le sénat, excité par Cicéron , déclare Lé-
pide et ses adhérents ennemis de la république :
mais Octave, qui , après la mort des deux con-
suls , se trouve seul à la tête de trois armées ,
ne déguise plus ni ses sentiments , ni son am-
bition ; il court à Rome, où il s'empare du
consulat. Les assassins de César sont condamnés,
et Marc-Antoine et Lépide réconciliés avec la
republique. Les sénateurs éperdus voient leur
constitution aristocratique renversée de nouveau;
ils entendent déjà la foudre gronder sur leurs
têtes. Elle ne tarda pas à éclater. On a vu com-
ment Marc-Antoine , Octave, et Lépide, se sai-
sirent, sous le titre de triumvirs, d'une autorité
plus que dictatoriale, dont ils voulurent bien li-
miter la durée à un lustre , et comment ils pu-
blièrent, à l'imitation de Sylla, des tables de
proscription.
Lépide n'eut d'autres titres pour arriver au
(i) Sa lettre existe parmi celles de Ciccïon ad Fami-
liales , I. V, cp. xxv.
séuat, contre Marc-Antoine , déjà battu par
Octave et par les consuls, il PaccuejUit dans
son camp, et écrivit au sénat qu'il n'avoit pu se re-
fuser aux vœux de son année (r). Cette excuse
n'étoit pas, à la vérité., sans fondement: Marc-
Autoine avoit trop d'ascendaut sur les légions
qui avoient servi sous César, pour qu'il fût pos-
sible à leur nouveau général de les faire mar-
cber contre l'ami du chef qu'elles regrettoient.
Alors le sénat, excité par Cicéron , déclare Lé-
pide et ses adhérents ennemis de la république :
mais Octave, qui , après la mort des deux con-
suls , se trouve seul à la tête de trois armées ,
ne déguise plus ni ses sentiments , ni son am-
bition ; il court à Rome, où il s'empare du
consulat. Les assassins de César sont condamnés,
et Marc-Antoine et Lépide réconciliés avec la
republique. Les sénateurs éperdus voient leur
constitution aristocratique renversée de nouveau;
ils entendent déjà la foudre gronder sur leurs
têtes. Elle ne tarda pas à éclater. On a vu com-
ment Marc-Antoine , Octave, et Lépide, se sai-
sirent, sous le titre de triumvirs, d'une autorité
plus que dictatoriale, dont ils voulurent bien li-
miter la durée à un lustre , et comment ils pu-
blièrent, à l'imitation de Sylla, des tables de
proscription.
Lépide n'eut d'autres titres pour arriver au
(i) Sa lettre existe parmi celles de Ciccïon ad Fami-
liales , I. V, cp. xxv.