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Vitruvius; Perrault, Claude [Übers.]
Les Dix Livres D'Architecture De Vitruve: Corrigez Et Tradvits nouvellement en François, avec des Notes & des Figures — Paris, 1673 [Cicognara, 727]

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https://doi.org/10.11588/diglit.1719#0209
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i$9
LE SIXIÈME LIVRE'
DE VITRUVE/
PRE F" ACE,
N dit: que le JPniïôiophe Aristippe se&ateur de Socrate s'estaht sauve d'un naufragé
1 en i'Isse de Rhodes, & ayant aperccudes figures Géométriques tracées sur le sable du
rivage, dit en s'écriarit à ceux qui estoient avec luy, ne craignons rien, je vois des Vestigeg
d'hommes: & que de là s'en allant à la Ville, il entra dans les Echoles publiques, où ayant
iB disputé delàPhilosophic,ilsefit tellementestimerYque la Ville luy fit des presens capa-
bles de l'entretenir honnestement & ceux qui estoient de sa compagnie* Ces gens ayant en*
vie de retourner en leur tais, &s'estantenquisde ce qu'il vouloir mander à les enfans , il
les chargea de les avertir qu'ils songeasfent de bonne heure à-acquérir des biens qui
fussent de telle nature, que s'il leur arrivoit quelque jour dé faire naufrage, ces biens pMeht
nager &venirà terreaveceux iparcequ'ilavoit reconnu quW nese devoir asseurer daris
la vie que sur ce qui n'est point sujet aux changemens que la fortuné, le renversement des
Republiques, & les malheurs de la guerre peuvent apporter. Theophraste qui estoitâussi
de cet avis conseilloit de se fier plus sur lado&rine$quelurlesrichcsses,&disoit qu'entre
tous les hommes il n'y a que ceux qui sont sçavans qui ne soiént point étrangers hors de ieur*
pais, qui après avoir perdu leurs amis, ne manquent point de personnesqui les aiment t
C qui sont citoyens de toutes les Villes, & qui dans les dangers les plus terribles sont toujours
sans mal & sans craintesau lieu que celuy qui sc sie sur le bon-heur de sa fortune,&èroitcstrà
. à couvert dé toute sorte d'âceidens fascheux, reeonnoistenfinj s'il est sans do&rine, que lé
cours de sa viesefait dans un chemin pêuferme, U oùil estimpolsiblcdene pas tomber*
Epicure n'avoit pas d'autre sentiment quand il disoit que et quon peut attendre de la for* •
tune est peu deç.hosepour le Sagé,qui At doit fonder ses espërances que sur la grandeur &
sur la force de son elprit* Cela a ésté dit par cent autres Pnilosophes * les Poëtes mesmesj
comme Euera*e$,Gnionides, Aristophane 5 ont fait dire tout cela sur leurs Théâtres dans
les anciennes Comédies * & entre autres Alexis dit que les Athéniens méritent beau*
coup de louange potir avoir corrigé cette Loy commune dans toute la Grèce, qui oblige les
enfans de nourrir leurs perés, en ordonnant que ceux-là seulement y seroient Contraints^
D dont les parens auroient eu soin de les faire instruire $ Car lî la fortune nous fait quelque .
bien elle nous l'ostele plus souvent, au lieu que les seiences estant comme attachées à no§
ames, leur posselfîon nous est tellement asseurée que nous ne la sçaurions jamais pësdrô
qu'avec la vie» C'estpourquoyje reconnoisqUcj'ay beaucoup de grâces à rendre à mes pa-
ïens qui estant pctsuadei delà justiee de cette Loy des Athéniens j m'ont fait êstudier & sus
tout en un Art qui demandé beaucoup de çonnoissances, & qui comme en un cercle corn-*
prend tous les autres : car par le moyen des préceptes dont ils ont eu soin que je fusse in*
struit dans toutes les choses qui appartiennent aux belles lettres & aux Arts libéraux, Bcjpàï
le plaisïr que j'ay pris dans la lecture des bons livres, j'ay enrichy mon espritjusqu au point
d'estre parfaitement content, & de ne manquer de rien, ce qui est la véritable richesie,
je sçay bien qu'une grande partie du monde estime que la principale sagfesse est ètllô
E qui nous rend capables daûiauer des richesses, & qu'il s'est trouvé des gens qui ont
esté alsez heureux pour acquérir des biens & de la réputation tout ensemble. Mais
quantàmoyje puis asseuser que les rkheslesne sont point le but que je me suispiopbsé
dans mes estudes, ayant toujours moins aimé l'argent que Testime & la bonne réputation?
& il je n'en ay eu que tres-peu jusqu'à present, j*espere que mes Livres me rendront aisez
conîiderablepour faire qu'il n'ensoitpasde meime dans la postetité. Car je ne m'étonne
pas quemonnorrisoitaussipeu connu qu'il l'est. Les autres mettent tous leurs soins à arl-
guer les grands emplois, &moy j'ay appris de mes Maistres qu'il faut qu'un Architecte
attende qu'on le prie de prendre la conduite d'un Ouvrage ; & qu'il ne peut Tans rougir
t. En L'IStE Ht RhoBes» Gaiien râpûste é&Xê Histoiïe ^Aristippê, &dit<juecefu£ jprés deSyraeuse qu'il fit naufrage

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