3° LETTRE A M. DE LA ROQUE,
refuser à Zaïre;. on alla tirer Lujïgnan des fers. Les
chrétiens délivrés étaient avec Nêrejlan dans les
appartenons extérieurs du sérail ; ils pleuraient la
destinée de Lufiynan : surtoutle chevalier de Chatillon,
ami tendre de ce malheureux prince , ne pouvait se
résoudre à accepter une liberté qu’on refusait à son
ami et à son maître, lorsque Zaïre, arrive et leur
amène celui qu’ils n’espéraient plus.
Lufignan, ébloui de la lumière qu’il revoyait après
vingt années de prison, pouvant se soutenir à peine,
ne saehant où il est et où on le conduit, voyant
enfin qu’il était avec des Français, et reconnaissant
Chatillon^ s’abandonne à cettejoie mêlée d’amertume,
que les malheureux éprouvent dans leur consolation.
Il demande à qui il doit sa délivrance. Zaïre prend
la parole en lui présentant Nêrejlan : c’esl à ce jeune
Français, dit-elle, que vous, et tous les chrétiens,
devez votre liberté. Alors le vieillard apprend que
Nêrejlan a été élevé dans le sérail avec Zaïre; et se
tournant vers eux : Hélas ! dit-il, puisque vous avez
pitié de mes malheurs, achevez votre ouvrage ;
instruisez-moi du sort de mes enfans. Deux me furent
enlevés au berceau, lorsque je fus pris dans Césarée;
deux autres furent massacrés devant moi avec leur
mère. O mes sils ! ô martyrs ! veillez du haut du ciel
sur mes autres ensans, s’ils sont vivans encore. Hélas !
j’aisu que mon dernier fils et ma fille furent conduits
dans ce sérail. Vous qui m’écoutez , Nêrejlan, Zaïre,
Chatillon, n’avez-vous nulle connailsance de ces
trilles relies du sang de Godefroi et de Lujïgnan?
Au milieu de ces questions, qui déjà remuaient
le cœur de Nêrejlan et de Zaïre Lujïgnan apperçut
refuser à Zaïre;. on alla tirer Lujïgnan des fers. Les
chrétiens délivrés étaient avec Nêrejlan dans les
appartenons extérieurs du sérail ; ils pleuraient la
destinée de Lufiynan : surtoutle chevalier de Chatillon,
ami tendre de ce malheureux prince , ne pouvait se
résoudre à accepter une liberté qu’on refusait à son
ami et à son maître, lorsque Zaïre, arrive et leur
amène celui qu’ils n’espéraient plus.
Lufignan, ébloui de la lumière qu’il revoyait après
vingt années de prison, pouvant se soutenir à peine,
ne saehant où il est et où on le conduit, voyant
enfin qu’il était avec des Français, et reconnaissant
Chatillon^ s’abandonne à cettejoie mêlée d’amertume,
que les malheureux éprouvent dans leur consolation.
Il demande à qui il doit sa délivrance. Zaïre prend
la parole en lui présentant Nêrejlan : c’esl à ce jeune
Français, dit-elle, que vous, et tous les chrétiens,
devez votre liberté. Alors le vieillard apprend que
Nêrejlan a été élevé dans le sérail avec Zaïre; et se
tournant vers eux : Hélas ! dit-il, puisque vous avez
pitié de mes malheurs, achevez votre ouvrage ;
instruisez-moi du sort de mes enfans. Deux me furent
enlevés au berceau, lorsque je fus pris dans Césarée;
deux autres furent massacrés devant moi avec leur
mère. O mes sils ! ô martyrs ! veillez du haut du ciel
sur mes autres ensans, s’ils sont vivans encore. Hélas !
j’aisu que mon dernier fils et ma fille furent conduits
dans ce sérail. Vous qui m’écoutez , Nêrejlan, Zaïre,
Chatillon, n’avez-vous nulle connailsance de ces
trilles relies du sang de Godefroi et de Lujïgnan?
Au milieu de ces questions, qui déjà remuaient
le cœur de Nêrejlan et de Zaïre Lujïgnan apperçut