122 ADELAÏDE DU GUESCLIN
Si, du duc de Vendôme ernbrassant le parti,
'Mon zèle en sa faveur ne s’est pas démenti,
Je n’approuvai jamais la fatale alliance
Qui l’unit aux Anglais et l’enlève à la France ,
Mais, dans ces temps affreux de discorde et d’horreur ,
Je n’ai d’autre parti que celui de mon cœur.
Non que pour ce héros mon ame prévenue ,
Prétende à ses défauts fermer toujours ma vue;
Je ne m’aveugle pas ; je vois avec douleur
De ses emportemens l’indiscrète chaleur :
Je vois que de ses sens l’impétueuse ivresse
L’abandonne aux excès d’une ardente jeunesse ;
Et ce torrent fougueux, que j’arrête avec soin,
Trop souvent me l’arrache, et l’emporte trop loin.
Il est né violent, non moins que magnanime;
Tendre, mais emporté, mais capable d’un crime.
Du sang qui le forma je connais les ardeurs,
Toutes les pallions sont en lui des fureurs :
Mais il a des vertus qui rachètent ses vices.
Et qui saurait, Madame , où placer ses services,
S’il ne nous fallait suivre et ne chérir jamais
Que des cœurs sans faiblesse , et des princes parfaits ?
Tout mon sang est à lui ; mais enfin cette épée
Dans celui des Français à regret s’est trempée ;
Ce fils de Charles six....
ADELAÏDE.
Osez le nommer roi,
Il l’est, il le mérite.
C O Û C Y.
Il ne l’est pas pour moi.
Je voudrais, il est vrai, lui porter mon hommage ;
Tous mes vœux sont pour lui ; mais l’amitié m’engage.
Si, du duc de Vendôme ernbrassant le parti,
'Mon zèle en sa faveur ne s’est pas démenti,
Je n’approuvai jamais la fatale alliance
Qui l’unit aux Anglais et l’enlève à la France ,
Mais, dans ces temps affreux de discorde et d’horreur ,
Je n’ai d’autre parti que celui de mon cœur.
Non que pour ce héros mon ame prévenue ,
Prétende à ses défauts fermer toujours ma vue;
Je ne m’aveugle pas ; je vois avec douleur
De ses emportemens l’indiscrète chaleur :
Je vois que de ses sens l’impétueuse ivresse
L’abandonne aux excès d’une ardente jeunesse ;
Et ce torrent fougueux, que j’arrête avec soin,
Trop souvent me l’arrache, et l’emporte trop loin.
Il est né violent, non moins que magnanime;
Tendre, mais emporté, mais capable d’un crime.
Du sang qui le forma je connais les ardeurs,
Toutes les pallions sont en lui des fureurs :
Mais il a des vertus qui rachètent ses vices.
Et qui saurait, Madame , où placer ses services,
S’il ne nous fallait suivre et ne chérir jamais
Que des cœurs sans faiblesse , et des princes parfaits ?
Tout mon sang est à lui ; mais enfin cette épée
Dans celui des Français à regret s’est trempée ;
Ce fils de Charles six....
ADELAÏDE.
Osez le nommer roi,
Il l’est, il le mérite.
C O Û C Y.
Il ne l’est pas pour moi.
Je voudrais, il est vrai, lui porter mon hommage ;
Tous mes vœux sont pour lui ; mais l’amitié m’engage.