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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Oth.]; Haas, Wilhelm [Oth.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Second = Theatre, Tome II): Theatre — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen. Avec des caractères de G. Haas, 1784 [VD18 90793250]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49736#0148
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136 ADELAÏDE DU GUESCLIN.
Vous l’avez pris vous-même, et maître de sa vie,
Vos secours sont sauve de sa propre furie,
VENDOME.
D’où vient donc, cherCoucy, que cet audacieux ,
Sous son casque fermé, se cachait à mes yeux?
D’où vient qu’en le prenant, qu’en saisissant ses armes
J’ai senti, malgré moi, de nouvelles alarmes?
Un je ne sais quel trouble en moi s’est élevé ;
Soit que ce triste amour, dont je suis captivé,
Sur mes sens égarés répandant sa tendresse,
Jusqu’au sein des combats m’ait prêté sa faiblesse,
Qu’il ait voulu marquer toutes mes actions
Par la molle douceur de ses impressions ;
Soit plutôt que la voix, de ma triste patrie
Parle encore en secret au cœur qui l’a trahie ;
Qu’elle condamne encor mes funestes succès ,
Et ce bras qui n’est teint que du sang des Français. (2)
C O U C Y.
Je prévois que bientôt cette guerre fatale,
Ces troubles intestins de la maison royale,
Ces tristes factions, céderont au danger
D’abandonner la France au fils de l’étranger.
Je vois que de l’Anglais la race est peu chérie;
Que leur joug est pesant ; qu’on aime la patrie ;
Que le sang des Capets est toujours adoré.
Tôt ou tard, il faudra que de ce tronc sacré
Les rameaux divisés et courbés par l’orage,
Plus unis et plus beaux, soient notre unique ombrage.
Nous, Seigneur, n’avons-nous rien à nous reprocher ?
Le sort au prince anglais voulut vous attacher;
De votre sang, du sien, la querelle est commune;
Vous suivez son parti, je suis votre sortune.
 
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