DE ROME SAUVÉE. . 259
si) Es-tu désabusé? tu nous a perdus tous.
CATILINA.
Dans ces affreux momens puis-je compter sur vous?
Vous serai-je encor cher?
AURELIE.
Oui, mais il faut me croire.
Je défendrai tes jours, je défendrai ta gloire.
J’ai haï tes complots, j’en ai craint le danger;
Ce danger eft venu, je vais le partager.
Je n’ai point tes fureurs., mais j’aurai ton courage;
L’amour en donne au moins ; et malgré ton outrage,
Malgré tes cruautés, confiant dans ses bienfaits,
Cet amour est encor plus grand que tes forfaits.
CATILINA.
Hé bien, que voulez - vous ? que prétendez - vous faire ?
A U R E~L I E.
Mourir ou te sauver. Tu sais quel est mon père ;
En moi de ses vieux ans il voit l’unique appui,
Il est sensible , il m’aime, et le sang parle en lui.
Je vais lui déclarer le saint nœud qui nous lie,
Il saura que mes jours dépendent de ta vie.
Je peindrai tes remords : il craindra devant moi
D’armer le désespoir d’un gendre tel que toi;
Et je te donne au moins, quoi qu’ilpuiise entreprendre,
Le temps de quitter Rome, ou d’osêr t’y défendre.
J’arrêterai mon père au péril de mes jours.
CATILINA Q après un moment de recueillement.')
Je reçois vos conseils ainfî que vos secours.
Je me rends... le sort change... il faut vous satisfaire.
l^u) Remords, approchez-vous de ce cœur furieux...
Ecartez-la surtout: si je la vois paraître ,
Tout prêt à vous servir, je tremblerai peut-être.
CETHEGUS.
Voilà votre chemin.
CATILINA.
Je m’égarais, je sorsi
C’est le chemin du crime, et j’y cours sans remczds.
R 2
■ I
si) Es-tu désabusé? tu nous a perdus tous.
CATILINA.
Dans ces affreux momens puis-je compter sur vous?
Vous serai-je encor cher?
AURELIE.
Oui, mais il faut me croire.
Je défendrai tes jours, je défendrai ta gloire.
J’ai haï tes complots, j’en ai craint le danger;
Ce danger eft venu, je vais le partager.
Je n’ai point tes fureurs., mais j’aurai ton courage;
L’amour en donne au moins ; et malgré ton outrage,
Malgré tes cruautés, confiant dans ses bienfaits,
Cet amour est encor plus grand que tes forfaits.
CATILINA.
Hé bien, que voulez - vous ? que prétendez - vous faire ?
A U R E~L I E.
Mourir ou te sauver. Tu sais quel est mon père ;
En moi de ses vieux ans il voit l’unique appui,
Il est sensible , il m’aime, et le sang parle en lui.
Je vais lui déclarer le saint nœud qui nous lie,
Il saura que mes jours dépendent de ta vie.
Je peindrai tes remords : il craindra devant moi
D’armer le désespoir d’un gendre tel que toi;
Et je te donne au moins, quoi qu’ilpuiise entreprendre,
Le temps de quitter Rome, ou d’osêr t’y défendre.
J’arrêterai mon père au péril de mes jours.
CATILINA Q après un moment de recueillement.')
Je reçois vos conseils ainfî que vos secours.
Je me rends... le sort change... il faut vous satisfaire.
l^u) Remords, approchez-vous de ce cœur furieux...
Ecartez-la surtout: si je la vois paraître ,
Tout prêt à vous servir, je tremblerai peut-être.
CETHEGUS.
Voilà votre chemin.
CATILINA.
Je m’égarais, je sorsi
C’est le chemin du crime, et j’y cours sans remczds.
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