29° L’ORPHELIN DE LA CHINE.
SCENE EL
Z A Μ T I, E T A N.
E T A N.
Seigneur, votre pitié ne peut le conserver.
Ne songez qu’à l’Etat que sa mort peut sauver:
Pour le salut du peuple il faut bien qu’il périsse.
Z A Μ T I.
Oui.... je vois qu’il faut faire un triste sacrifice.
Ecoute: cet empire est-il cher à tes yeux?
Reconnais-tu ce dieu de la terre et des cieux,
Ce dieu que sans mélange annonçaient nos ancêtres,
Méconnu par le Bonze , insulté par nos maîtres ?
E T A N.
Dans nos communs malheurs il est mon seul appui;
Je pleure la patrie, et n’espère qu’en lui.
Z A Μ T I.
Jure ici par son nom, par sa toute-puiisance,
Que tu conserveras dans l’éternel silence
Le secret qu’en ton sein je dois ensevelir.
Jure-moi que tes mains oseront accomplir
Ce que les intérêts, et les lois de l’empire ,
Mon devoir et mon dieu, vont par moi te prescrire.
E T A N.
Je le jure, et je veux, dans ces murs désolés,
Voir nos malheurs communs sur moi seul assemblés,
Si trahisfant vos vœux , et démentant mon zèle ,
Ou ma bouche, ou ma main, vous était infidèle.