308 discours historique
des Chrétiens, elle aurait été jouée sans difficulté,
puisqu’on n’en fit aucune de représenter le St Genest
de Rotrou , le St Polieucte et la Ste Théodore vierge
et martyre de Pierre Corneille , le St Alexis de
Des Fontaines, la Ste Gabinie de Bruis, et plusieurs
autres.
Il est vrai qu’alors le goût était moins rafiné , les
esprits étaient moins disposés à faire des applications
malignes ; le public trouvait bon que chaque acteur
parlât dans son caractère.
* On applaudit sur le théâtre ces vers de Marc.de
dans la tragédie de St Genest , jouée en 1647,
long-temps après Polieucte.
O ridicule erreur de vanter la puilsance
D’un dieu qui donne aux siens la mort pour récompense,
D’un imposteur, d’un fourbe et d’un crucifié !
Qui l’a mis dans le ciel? qui l’a déifié?
Un ramas d’ignorans et d’hommes inutiles,
De malheureux , la lie et l’opprobre des villes ;
Des femmes, des enfans, dont la crédulité
S’est forgée à plaisir une divinité ;
De gens qui dépourvus des biens de la fortune,
Trouvant dans leur malheur la lumière importune,
Sous le nom de chrétiens font gloire du trépas
Et du mépris des biens qu’ils ne possèdent pas.
Mais on applaudit encore davantage cette réponse
de Si Geneft.
Si mépriser leurs dieux, c’est leur être rebelle,
Croyez qu’avec raison je leur suis infidelle,
des Chrétiens, elle aurait été jouée sans difficulté,
puisqu’on n’en fit aucune de représenter le St Genest
de Rotrou , le St Polieucte et la Ste Théodore vierge
et martyre de Pierre Corneille , le St Alexis de
Des Fontaines, la Ste Gabinie de Bruis, et plusieurs
autres.
Il est vrai qu’alors le goût était moins rafiné , les
esprits étaient moins disposés à faire des applications
malignes ; le public trouvait bon que chaque acteur
parlât dans son caractère.
* On applaudit sur le théâtre ces vers de Marc.de
dans la tragédie de St Genest , jouée en 1647,
long-temps après Polieucte.
O ridicule erreur de vanter la puilsance
D’un dieu qui donne aux siens la mort pour récompense,
D’un imposteur, d’un fourbe et d’un crucifié !
Qui l’a mis dans le ciel? qui l’a déifié?
Un ramas d’ignorans et d’hommes inutiles,
De malheureux , la lie et l’opprobre des villes ;
Des femmes, des enfans, dont la crédulité
S’est forgée à plaisir une divinité ;
De gens qui dépourvus des biens de la fortune,
Trouvant dans leur malheur la lumière importune,
Sous le nom de chrétiens font gloire du trépas
Et du mépris des biens qu’ils ne possèdent pas.
Mais on applaudit encore davantage cette réponse
de Si Geneft.
Si mépriser leurs dieux, c’est leur être rebelle,
Croyez qu’avec raison je leur suis infidelle,