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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Oth.]; Haas, Wilhelm [Oth.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Sixieme = Theatre, Tome VI): Theatre — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen. Avec des caractères de G. Haas, 1784 [VD18 90793293]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49744#0125
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FRAGMENTO
DIX DISCOURS
HISTORIQUE ET CRITIQUE
S U R DOM P ED R £

T jV. s raisonneurs, qui sont comme moi sans génie,
et qui disfertent aujourd’hui sur le siècle du génie,
répètent souvent cette antithèse de la Bruyère, que
Ratine a peint les hommes tels qu’ils sont, et Corneille
tels qu’ils devaient être. Ils répètent une insigne
fausseté , car jamais ni Bajazet, ni Xipharès , ni
Britannicus, ni Hippolyte n’ont fait l’amour comme
ils le font galamment dans les tragédies de Racine ; et
jamais Cefar n’a dû dire , dans le Pompée de Corneille,
à Cléopâtre , qu’il n’avait combattu à Pharsale que
pour mériter son amour avant de l’avoir vue ; il n’a
jamais dû lui dire que son glorieux titre de premier du
monde., àprefent effectif ejl ennobli par celui de captif Bq la
petite Cléopâtre, âgée de quinze ans , qu’on lui amena
dans un paquet de linge. Ni Cinna ni Maxime n’ont dû
être tels que Corneille les a peints. Le devoir de
Cinna ne pouvait être d’assassiner Augujie pour plaire
à une sille qui n’existait point. Le devoir de Maxime
n’était pas d’être amoureux de cette même fille,
et de trahir à la fois Auguste, Cinna et sa maîtresse.
Ce n’était pas là ce Maxime à qui Ovide écrivait qu’il
était digne de son nom. Maxime., qui tanti menfuram
nominis impies. Le devoir de Félix dansPolieucte n’était
(*) Ce fragment se trouvait imprimé à la suite de la tragédie de Dom
Pedre, dans les éditions précédentes.
Théâtre. Tom. FL H
 
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