l6o DOM PEDRE.
J’ai déjà sur Guesclin ce premier avantage;
Et nous verrons bientôt s’il l’emporte en courage.
Un Français peut me vaincre, et non m’humilier.
Je suis roi, cher ami, mais je suis chevalier;
Etsila politique est l’art que je méprise,
On rendra pour le moins justice à ma franchise.
Mais surtout Léonore est-elle en sureté?
M E N D O S E.
Vous avez donné l’ordre , il est exécuté.
La garde Castillane est rangée auprès d’elle ,
Prête à fondre avec moi sur le parti rebelle.
Aux portes du palais les Africains placés
En défendent l’approche aux mutins dispersés.
Vos soldats sont postés dans la ville sanglante ;
Toute l’armée enfin srémit, impatiente ,
Demande le combat, brûle de vous venger
Du lâche Transtamare, et d’un fier étranger.
DOM PEDRE.
Je n’ai point envoyé Transtamare au supplice !...
Mon épée est plus noble et m’en fera justice.
Sous les yeux de Guesclin je vais le prévenir.
Va, c’est dans les combats qu’il est beau de punir. . . .
Je regrette, il est vrai, dans cette juste guerre ,
Ce fameux prince noir, ce dieu de l’Angleterre,
Ce vainqueur de deux rois , qui meurt et qui gémit
Après tant de combats d’expirer dans son lit.
C’eût été pour ma gloire un moment plein de charmes
De le revoir ici compagnon de mes armes.
Je pleure ce grand homme; et Dom Pèdre aujourd’hui
Heureux ou malheureux sera digne de lui. . . .
Mais