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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dixieme): La Henriade: Poeme — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen. Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90793692]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49758#0067
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CHANT PREMIER. 59
Mornay parut surpris, et ne fut point touché:
Dieu , maître de ses dons, de lui s’était caché.
Vainement sur la terre il eut le nom de sage ,
Au milieu des vertus l'erreur fut son partage.
Tandis que le vieillard, instruit par le Seigneur,
Entretenait le prince et parlait à son cœur,
Les vents impétueux à sa voix s'appaisèrent,
Le soleil reparut, les ondes se calmèrent.
Bientôt jusqu’au rivage il conduisit Bourbon :
Le héros part et vole aux plaines d’Albion.
En voyant l’Angleterre, en secret il admire
Le changement heureux de ce puissant empire,
Où l’éternel abus de tant de sàges lois
Fit long-temps le malheur et du peuple et des rois.
Sur ce sanglant théâtre où cent héros périrent,
Sur ce trône glissant dont cent rois descendirent,
Une femme, à ses pieds enchaînant les destins ,
De l’éclat de son règne étonnait les humains.
C’était Elisabeth ; elle dont la prudence
De l’Europe à son choix fit pencher la balance,
Et fit aimer son joug à l’Anglais indompté,
Qui ne peut ni servir, ni vivre en liberté.
Ses peuples sous son règne ont oublié leurs pertes;
De leurs troupeaux féconds leurs plaines sont couvertes,
Les guérets de leurs blés, les mers de leurs vaisseaux.
Us sont craints sur la terre, ils sont rois sur les eaux.
Leur ssotte impérieuse , asservissant Neptune ,
Des bouts de l'univers appelle la fortune.
Londre jadis barbare est le centre des arts,
Le magasin du monde et le temple de Mars.
 
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