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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Treizieme): Epitres — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen. Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90793730]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49760#0028
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20

E P I T R E

Voilà, dit- il, les généreux amis;
En petit nombre ils viennent me surprendre.
Entre leurs mains les biens ne sembiaient mis
Que pour avoir le soin de les répandre.
Ici sont ceux dont les puissans relïbrts,
Crédit immense , et sagesie profonde ,
Ont soutenu l’Etat par des esforts
Qui leur livraient tous les trésors du monde.
Un peu plus loin, sur ces rians gazons,
Sont les héros pleins d’un heureux délire,
Qu’Amour lui - même en toutes les saisons
Fit triompher dans son aimable empire.
Ce beau réduit, par préférence, est fait
Pour les vieillards, dont l'humeur gaie et tendre
Paraît encore avoir ses dents de lait,
Dont l’enjoûment ne saurait se comprendre.
D’un seul regard tu peux voir tout d’un coup
Le sort des bons , les vertus couronnées;
Priais un mortel m’embarraise beaucoup ;
Ainsi je veux redoubler ses années.
Chaque escadron le revendiquerait.
La jalousie au repos est funeste ;
Venant ici, quel trouble il causerait ’
Il est là-haut très-heureux; qu’il y reste. (i)
( I ) Samuel Bernard était d’une vanité ridicule, comme la plupart des
gens qui ont fait une fortune inespérée. On obtenait tout de lui en le
ssattant. Dans la guerre de la succession il refufa son crédit à Defmareft.
On le fit venir à Marli; Louis XI^ordonna de lui en montrer toutes les
beautés : on le mena sur le passage du roi qui lui dit quelques mots.
Après dîner il dit à Desmareft , Monsieur , quand Je devrais tout perdre ,
dites au roi que toute ma sortune est à lui.
 
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