AU ROI DE PRUSSE, 13$
A l’Europe toute incertaine,
Vous parûtes : vingt potentats \
Se troublèrent dans leurs Etats.
En voyant ce grand phénomène.
Il brille, il donne de beaux jours;
J’admire, je bénis leur cours;
Mais c’est de loin : voilà ma .peine.
VARIANTES.
O) Le commencement de l’épitre est différent dans
quelques copies.
Grand Roi, la longue maladie
Qui va rongeant l’étui mal-sain
De mon ame aiïez engourdie,
Et de plus une comédie
Que je fais pour notre dauphin ,
Et que j’ai peur qui ne l’ennuie,
Tout cela retenait ma main ;
Et souvent je donnais en vain
Des secousses à mon génie,
Pour qu’il envoyât dans Berlin
Quelque nouvelle rapsodie,
Quelque rondeau, quelque huitain
Au vainqueur de la Silésie,
A ce bel-esprit souverain ,
A ce grand homme, un peu malin,
Chez qui j’aurais passe ma vie,
Si j’avais à ma fantaifîe
Pu disposer de mon destia.
En vain vous m’appelez volage,
Toujours dans un noble esclavage
Votre muse retient mes pas;
Et je suis serviteur du sage,
Quoique mon cœur ne le soit pas.
A l’Europe toute incertaine,
Vous parûtes : vingt potentats \
Se troublèrent dans leurs Etats.
En voyant ce grand phénomène.
Il brille, il donne de beaux jours;
J’admire, je bénis leur cours;
Mais c’est de loin : voilà ma .peine.
VARIANTES.
O) Le commencement de l’épitre est différent dans
quelques copies.
Grand Roi, la longue maladie
Qui va rongeant l’étui mal-sain
De mon ame aiïez engourdie,
Et de plus une comédie
Que je fais pour notre dauphin ,
Et que j’ai peur qui ne l’ennuie,
Tout cela retenait ma main ;
Et souvent je donnais en vain
Des secousses à mon génie,
Pour qu’il envoyât dans Berlin
Quelque nouvelle rapsodie,
Quelque rondeau, quelque huitain
Au vainqueur de la Silésie,
A ce bel-esprit souverain ,
A ce grand homme, un peu malin,
Chez qui j’aurais passe ma vie,
Si j’avais à ma fantaifîe
Pu disposer de mon destia.
En vain vous m’appelez volage,
Toujours dans un noble esclavage
Votre muse retient mes pas;
Et je suis serviteur du sage,
Quoique mon cœur ne le soit pas.