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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Treizieme): Epitres — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen. Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90793730]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49760#0177
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AU ROI DÉ PRUSSE. 169
EPITRE L X X V.
AU ROI DE PRUSSE, (s)
B l aise Pascal a tort, il en faut convenir.
Ce pieux misanthrope , Heraclite sublime,
Qui pense qu’ici-bas tout est misère et crime,
Dans ses trilles accès ose nous maintenir
Qu’un roi que l’onamuse, et même un roi qu’on aime 9
Dès qu’il n’est plus environné ,
Dès qu’il est réduit à lui-même,
Est de tous les mortels le plus infortuné.
Il est le plus heureux, s’il s’occupe et s’il pense.
Vous le prouvez très-bien, car loin de votre cour,
En hibou fort Ibuvent renfermé tout le jour ,
Vous percez d’un œil d’aigle en cet abyme immense
Que la philosophie ouvre à nos faibles yeux ;
Et votre esprit laborieux ,
Qui sait tout observer, tout ornerr tout connaître,
Qui se connaît lui - même, et qui n’en vaut que mieux ,
Par ce mâle exercice augmente encor son être.
Travailler est le lot et l’honneur d’un mortel.
Le repos est, dit-on, le partage du ciel.
Je n’en crois rien du tout: quel bien imaginaire
D’être les bras croisés pendant l’éternité !
Est-ce dans le néant qu’est la félicité?
Dieu serait malheureux , s’il n’avait rien à faire ;

(♦) Cette pièce est de 1751. Voyez les Pensées de Pascal. On l’a
imprimée Ibuv-cnt avec le titre des Deux tonneaux.
 
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