SUR l’agriculture. 191
EPITRE L XXXIII.
A MADAME DENIS,
Sur V agriculture.
1761.
(3u’il est doux d’employer le déclin de Ton âge
Comme le grand Virgile occupa son printemps !
Du beau lac de Mantoue il aimait le rivage ;
Il cultivait la terre , et chantait ses présens ;
Mais bientôt ennuyé des plaiGrs du village ,
D’Alexis et d’Aminte il quitta le séjour,
Et malgré Mévius il parut à la cour.
C’est la cour qu’on doit fuir,c’est aux champs qu’il faut vivre.
Dieu du jour, Dieu des vers , j’ai ton exemple à suivre :
Tu gardas les troupeaux, mais c’était ceux d’un roi ;
Je n’aime les moutons que quand ils sont à mei.
L’arbre qu’on a planté rit plus à notre vue
Que le parc de Versaille et sa vaste étendue.
Le normand Fontenelle , au milieu de Paris, (1)
( I ) Le normand Fontenelle , etc.
Théocrite et Virgile étaient à la campagne ou en venaient quand ils
firent des églogues. Us chantèrent les moissbns qu’ils avaient fait naître,
et les troupeaux qu’ils avaient conduits. Cela donnait à leurs bergers un
air de vérité qu’ils ne peuvent guère avoir dans les rues de Paris. Auss»
les églogues de Fontenelle furent des madrigaux galans.
N. B. M. de Voltaire a donné à Fontenelle l’épithète de normand ,
dans cette pièce comme dans l’épître au roi de Prusse : (Blaise Pafcal a
tort, ) U a substitué aussi, dans le Temple du Goût. le discret Fontenello
EPITRE L XXXIII.
A MADAME DENIS,
Sur V agriculture.
1761.
(3u’il est doux d’employer le déclin de Ton âge
Comme le grand Virgile occupa son printemps !
Du beau lac de Mantoue il aimait le rivage ;
Il cultivait la terre , et chantait ses présens ;
Mais bientôt ennuyé des plaiGrs du village ,
D’Alexis et d’Aminte il quitta le séjour,
Et malgré Mévius il parut à la cour.
C’est la cour qu’on doit fuir,c’est aux champs qu’il faut vivre.
Dieu du jour, Dieu des vers , j’ai ton exemple à suivre :
Tu gardas les troupeaux, mais c’était ceux d’un roi ;
Je n’aime les moutons que quand ils sont à mei.
L’arbre qu’on a planté rit plus à notre vue
Que le parc de Versaille et sa vaste étendue.
Le normand Fontenelle , au milieu de Paris, (1)
( I ) Le normand Fontenelle , etc.
Théocrite et Virgile étaient à la campagne ou en venaient quand ils
firent des églogues. Us chantèrent les moissbns qu’ils avaient fait naître,
et les troupeaux qu’ils avaient conduits. Cela donnait à leurs bergers un
air de vérité qu’ils ne peuvent guère avoir dans les rues de Paris. Auss»
les églogues de Fontenelle furent des madrigaux galans.
N. B. M. de Voltaire a donné à Fontenelle l’épithète de normand ,
dans cette pièce comme dans l’épître au roi de Prusse : (Blaise Pafcal a
tort, ) U a substitué aussi, dans le Temple du Goût. le discret Fontenello