Je suis obligé de dire à la face de l’Europe , sans crainte
d’étre démenti par personne , que ce monarque seul a été
l’historien de ses Etats. L’honneur qu’on veut me faire
d’avoir part à son ouvrage, ne m’est point dù;je n’ai servi
qu’à lui applanir les difficultés de notre langue , dans un
temps où je la parlais mieux qu’aujourd’hui, parce que
les instructions des académiciens mes confrères étaient
plus fraîches dans ma mémoire ; je n’ai été que son gram-
mairien. S’il m’arracha à ma patrie, à ma samille,à mes
amis, à mes emplois, à ma fortune ; si je lui sacrifiai tout,
j’en fus récompensé en étant le confident de ses ouvrages ;
et quant à l’honneur qu’il daigna me faire , de me deman-
der à mon roi pour être au nombre de ses chambellans,
eeux qui me l’ont reproché ne savent pas que cette dignité
était nécessaire à un étranger dans sa cour.
Le même auteur (*) accuse d’infidélité les mémoires
de Brandebourg , sur ce que l’illustre auteur dit que Iç
roi son grand-père recueillit vingt mille français dans ses
Etats; rien n’est plus vrai. Le critique ignore que celui
qui a fait l’histoire de sa patrie , connaît le nombre de ses
sujets comme celui de ses soldats.
A qui doit-on croire, ou à celui qui écrit au hasard
qu’il n’y eut pas dix mille français réfugiés dans les pro-
vinces de la maison dePrusse, ou ausouverain quia dans
ses archives la liste de vingt mille personnes auxquelles
on donna des secours, et qui les méritèrent si bien en
apportant chez lui tant d’arts utiles ?
Ce critique ajoute qu’il n’y a pas eu cinquante familles
françaises réfugiées à Genève. Je connais cette ville flo-
rissante , voisine de mes terres; je certifie, sur le rapport
unanime de tous ses citoyens que j’ai eu l’honneur de
voir à ma campagne , magistrats, professeurs , négocians ,
qu’il y a eu beaucoup au-delà de mille familles françaises
dans Genève; et de ces familles à qui l’auteur reproche
leur misère vagabonde, j’en connais plusieurs qui ont
d’étre démenti par personne , que ce monarque seul a été
l’historien de ses Etats. L’honneur qu’on veut me faire
d’avoir part à son ouvrage, ne m’est point dù;je n’ai servi
qu’à lui applanir les difficultés de notre langue , dans un
temps où je la parlais mieux qu’aujourd’hui, parce que
les instructions des académiciens mes confrères étaient
plus fraîches dans ma mémoire ; je n’ai été que son gram-
mairien. S’il m’arracha à ma patrie, à ma samille,à mes
amis, à mes emplois, à ma fortune ; si je lui sacrifiai tout,
j’en fus récompensé en étant le confident de ses ouvrages ;
et quant à l’honneur qu’il daigna me faire , de me deman-
der à mon roi pour être au nombre de ses chambellans,
eeux qui me l’ont reproché ne savent pas que cette dignité
était nécessaire à un étranger dans sa cour.
Le même auteur (*) accuse d’infidélité les mémoires
de Brandebourg , sur ce que l’illustre auteur dit que Iç
roi son grand-père recueillit vingt mille français dans ses
Etats; rien n’est plus vrai. Le critique ignore que celui
qui a fait l’histoire de sa patrie , connaît le nombre de ses
sujets comme celui de ses soldats.
A qui doit-on croire, ou à celui qui écrit au hasard
qu’il n’y eut pas dix mille français réfugiés dans les pro-
vinces de la maison dePrusse, ou ausouverain quia dans
ses archives la liste de vingt mille personnes auxquelles
on donna des secours, et qui les méritèrent si bien en
apportant chez lui tant d’arts utiles ?
Ce critique ajoute qu’il n’y a pas eu cinquante familles
françaises réfugiées à Genève. Je connais cette ville flo-
rissante , voisine de mes terres; je certifie, sur le rapport
unanime de tous ses citoyens que j’ai eu l’honneur de
voir à ma campagne , magistrats, professeurs , négocians ,
qu’il y a eu beaucoup au-delà de mille familles françaises
dans Genève; et de ces familles à qui l’auteur reproche
leur misère vagabonde, j’en connais plusieurs qui ont