INTRODUCTION.*
CHANGEMENS DANS LE GLOBE.
O U S voudriez que des philosophes eussent écrit
l’histoire ancienne , parce que vous voulez la lire
en philosophe. Vous ne cherchez que des vérités
utiles, et vous n’avez guère trouvé, dites-vous,
que d’inutiles erreurs. Tâchons de nous éclairer
ensemble : essayons de déterrer quelques monumens
précieux sous les ruines des siècles.
Commençons par examiner si le globe que nous
habitons était autrefois tel qu’il est aujourd’hui.
Il se peut que notre monde ait subi autant de
changemens que les Etats ont éprouvé de révolu-
tions. Il paraît prouvé que la mer a couvert des
terrains immenses, chargés aujourd’hui de grandes
villes et de riches moissons. Il n’y a point de rivage
que le temps n’ait éloigné ou rapproché de la mer.
Les sables mouvans de l’Afrique septentrionale, et
des bords de la Syrie voisms de l’Egypte , peuvent-
ils être autre chose que les sables de la mer qui sont
demeurés amoncelés quand la mer s’est peu à peu
retirée ? Hérodote qui ne ment pas toujours , nous dit,
sans doute, une très-grande vérité, quand il raconte
que , suivant le récit des prêtres de l’Egypte, le Delta
n’avait pas été toujours terre. Ne pouvons-nous pas
en dire autant des contrées toutes sablonneuses qui
sont vers la mer Baltique ? Les Cyclades n’attestent-
* Les notes de l'auteur sont marquées par des lettres , et celles des
éditeurs par des chiffres.
' A 2,
CHANGEMENS DANS LE GLOBE.
O U S voudriez que des philosophes eussent écrit
l’histoire ancienne , parce que vous voulez la lire
en philosophe. Vous ne cherchez que des vérités
utiles, et vous n’avez guère trouvé, dites-vous,
que d’inutiles erreurs. Tâchons de nous éclairer
ensemble : essayons de déterrer quelques monumens
précieux sous les ruines des siècles.
Commençons par examiner si le globe que nous
habitons était autrefois tel qu’il est aujourd’hui.
Il se peut que notre monde ait subi autant de
changemens que les Etats ont éprouvé de révolu-
tions. Il paraît prouvé que la mer a couvert des
terrains immenses, chargés aujourd’hui de grandes
villes et de riches moissons. Il n’y a point de rivage
que le temps n’ait éloigné ou rapproché de la mer.
Les sables mouvans de l’Afrique septentrionale, et
des bords de la Syrie voisms de l’Egypte , peuvent-
ils être autre chose que les sables de la mer qui sont
demeurés amoncelés quand la mer s’est peu à peu
retirée ? Hérodote qui ne ment pas toujours , nous dit,
sans doute, une très-grande vérité, quand il raconte
que , suivant le récit des prêtres de l’Egypte, le Delta
n’avait pas été toujours terre. Ne pouvons-nous pas
en dire autant des contrées toutes sablonneuses qui
sont vers la mer Baltique ? Les Cyclades n’attestent-
* Les notes de l'auteur sont marquées par des lettres , et celles des
éditeurs par des chiffres.
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