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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Seizieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome I): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794079]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49763#0048
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38 DE L’AMÉRIQUE.
de la barbe; ce sont les Esquimaux. Us habitent
âu nord vers le cinquante - deuxième degré, où le
froid est plus vif qu’au soixante et sixième de notre
continent. Leurs voisms sont imberbes. Voilà donc
deux races d'hommes absolument différentes , à côté
l'une de l’autre, supposé qu’en effet les Esquimaux
soient barbus. Mais de nouveaux voyageurs disent
que les Efquimaux sont imberbes , que nous avons
pris leurs cheveux crasseux pour de la barbe. A qui
croire? (4)
Vers l’isthme de Panama, est la race des Dariens
presque semblables aux Albinos , qui suit la lumière
et qui végète dans des cavernes ; race faible , et par
conséquent en très-petit nombre.
Les lions de l’Amérique sont chétifs et poltrons;
les animaux qui ont de la laine y sont grands et si
vigoureux qu’ils servent à porter les fardeaux. Tous
les sleuves y sont dix fois au moins plus larges que
les nôtres. Ensin les productions naturelles de cette
terre ne sont pas celles de notre hémisphère. Ainsi
tout est varié ; et la même providence qui a produit
l’éléphant, le rhinocéros et les nègres , a fait naître
dans un autre monde des orignaux, des condors,
des animaux à qui on a cru long-temps le nombril
sur le dos, et des hommes d’un caractère qui n’est
pas le nôtre.
(4) Il paraît qu’il existe réellement en Amérique une petite peuplade
d’hommes barbus. Mais les Islandais avaient navigué en Amérique long-
temps avant Chrifiophe Colomb, et il est pofîible que cette peuplade
d’hommes barbus soit un reste de ces navigateurs Européens.
Carver , qui a voyagé dans le nord de l’Amérique pendant les années
î?66, 1767, 1768, prétend, dans Ton ouvrage imprimé en 1778, que
les sauvages de l’Amérique ne sont imberbes que parce qu’ils s’épilent.
Voyez Carver’s Travel, page 224 5 l’auteur parle comme témoin oculaire.
 
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