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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Seizieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome I): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794079]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49763#0156
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DES MIRACLES.

et la puissance absolue du pape ; et par conséquent
d’être Manichéens : ou, si ce ne fut pas le prix de
ces bonnes actions , ce fut celui de l’excommuni-
cation qu’il souffrit pour avoir couché avec la reine
sa femme.
Les philosophes ont fait des miracles, comme les
empereurs et les rois. On connaît ceux d’Apollonios
de Thyane ; c’était un philosophe pythagoricien ,
tempérant, chaste et juste, à qui l’histoire ne reproche
aucune action équivoque, ni aucune de ces faiblesses
dont fut accusé Socrate. Il voyagea chez les Mages
et chez les Brachmanes , et fut d’autant plus honoré
par - tout, qu’il était modeste , donnant toujours de
sages conseils , et disputant rarement. La prière qu’il
avait coutume de faire aux dieux est admirable :
Dieux immortels! accordez-nous ce que vous jugerez
convenable, et dont nous neJbyonspas indignes. Il n’avait
nul enthouûasme ; ses disciples en eurent : ils lui
supposèrent des miracles qui furent recueillis par
Philojlrate. Les Thyanéens le mirent au rang des demi-
dieux , et les empereurs romains approuvèrent
son apothéose. Mais avec le temps , l’apothéose
$ Apollonios eut le sort de celle qu’on décernait
aux empereurs romains , et la chapelle d’Apollonios
fut aussi déserte , que le Socratéion élevé par les
Athéniens à Socrate.
Les rois d’Angleterre , depuis £dor/ardjusqu’au
roi Guillaume III, firent journellement un grand
miracle , celui de guérir les écrouelles qu’aucuns
médecins ne pouvaient guérir. Mais Guillaume III ne
voulut point faire de miracles, et ses successeurs s’en
sont abstenus comme lui. Si l’Angleterre éprouve
 
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