Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Seizieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome I): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794079]

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.49763#0245
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
QUI ONT ECRIT L’HISTOIRE. 235
chronologique, par une faute d’impression) Frédeyaire,
dis-je. nous assure que le roi Clotaire, prince très-
pieux, très-craignant DIEU, humain, patient et
débonnaire , fit promener la reine Brunehaat sur un
chameau autour de son camp ; ensuite la fit attacher
par les cheveux, par un bras et par une jambe à
la queue d’une cavale indomptée, qui la traîna
vivante sur les chemins , lui fracalsa la tête sur
les cailloux et la mit en pièces ; après quoi elle
fut brûlée et réduite en cendres. Ce chameau,
cette cavale indomptée , une reine de quatre-vingts
ans attachée par les cheveux et par un pied à la
queue de cette cavale, ne sont pas des choses
bien communes.
Il est peut-être difficile que le peu de cheveux
d’une femme de cet âge puissent tenir à une queue,
et qu’on soit lié à la fois à cette queue par les che-
veux et par un pied. Et comment eut-on la pieuse
attention d’inhumer Branchant, dans un tombeau à
Autun , après l’avoir brûlée dans un camp ? les
moines Fr é dey aire et Himoin Je disent; mais ces moi-
nes sont-ils des de Thou et des Humes?
Il y a un autre tombeau érigé à cette reine au
quinzième siècle dans l’abbaye de S^IVIartin-d’Autun
qu’elle avait fondée. On a trouvé dans ce sépulcre
un reste d’éperon. C’était, dit-on, l’éperon que
Ton mit aux ssancs de }a cavale indomptée. C’est
dommage qu’on n’y ait pas trouvé aussi la corne
du chameau sur lequel on avait fait monter la reine.
N’est-il pas possible que cet éperon y ait été mis
par inadvertance , ou plutôt par honneur ? Car, au
quinzième siècle, un éperon doré était une grande
 
Annotationen