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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Seizieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome I): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794079]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49763#0272
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161 DE LA CHINE.
ainsi que la poudre à tirer, était pour eux une fimple
curiosité , et ils n’en étaient pas plus à plaindre.
Géométrie. On est étonné que ce peuple inventeur n’ait jamais
tr^le Percé dans la géométrie au-delà des élémens. Il est
nin. certain que les Chinois connaissaient ces élémens plu-
sleurs siècles avant c\u Euclide les eût rédigés chez les
Grecs d’Alexandrie. L’empereur Cang-hi assura de nos
jours au père Parennin, l'un des plus savans et des plus
sages millionnaires qui aient approché de ce prince,,
que l’empereur Pu s’était servi des propriétés du
triangle rectangle pour lever un plan géographique
d’une province , il y a plus de trois mille neuf cents
soixante années ; et le père Parennin lui-même cite un
livre écrit onze cents ans avant notre ère , dans lequel
il est dit que la fameuse démonstration, attribuée en
Occident à Pythag&re, était depuis long-temps au
rang des théorèmes les plus connus.
On demande pourquoi les Chinois, ayant été si.
loin dans des temps si reculés, sont toujours restés
à ce terme ; pourquoi l’astronomie est chez eux si
ancienne et si bornée ; pourquoi dans la musique ils
ignorent encore les demi-tons. Il semble que la nature
ait donné à cette espèce d’homme , si différente de
la nôtre, des organes faits pour trouver tout d’un
coup tout ce qui leur était nécessaire, et incapables
d’aller au-delà. Nous au contraire , nous avons eu
des connaissances très-tard, et nous avons tout per-
fectionné rapidement. Ce qui est moins étonnant,
c’est la crédulité avec laquelle ces peuples ont tou-
jours joint leurs erreurs de l’astrologie judiciaire aux
vraies connaissances célestes. Cette superstition a été
celle de tous les hommes ; et il n’y a pas long-temps
 
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