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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Oth.]; Haas, Wilhelm [Oth.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Seizieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome I): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794079]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49763#0364
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FAUSSES LEGENDES

See "Félicité etses sept enfans, car il en faut toujours
sept, est interrogée avec eux, jugée et condamnée
par le préfet de Rome dans le champ de Mars, où
l’on nejugeaitjamaispersonne. Lepréfet jugeait dans
le prétoire ; mais on n’y regarda pas de si près.
S‘ Polycarpe étant condamné au feu, on entend
une voix du ciel, qui lui dit: Conraj/e, Polycarpe
sois ferme ; et aussitôt les ssammes du bûcher se divisent
et forment un beau dais sur sa tête , sans le toucher.
Un cabaretier chrétien , nommé S' Théodote, ren-
contre dans un pré le curé Fronton, auprès de la
ville d’Ancyre, on ne sait pas trop quelle année,
et c’est bien dommage ; mais c’est sous l’empereur
Dioclétien. Ce pré, dit la légende recueillie par le révé-
rend père Bollandus, était d'un verd naifant, relevé
par les nuances diverfes que formaient les divers coloris des
sseurs. Ah! lebeaupré, s’écria le saint cabaretier, pour y
bâtir une chapelle ! Vous avez raifon, dit le curé Fronton,
mais il me faut des reliques. Allez, allez, reprit Théo dote,
je vous en fournirai. Il savait bien ce quil disait. Il
y avait dans Ancyre sept vierges chrétiennes d’en-
viron soixante-douze ans chacune. Elles furent con-
damnées par le gouverneur à être violées par tous
les jeunes gens de la ville , sélon les lois romaines,
car ces légendes supposent toujours qu’on sesait
souffrir ce supplice à toutes les filles chrétiennes.
Il ne se trouva heureusement aucun jeune homme
qui voulût être leur exécuteur; il n’y eut qu’un
jeune ivrogne qui eut assez de courage pour s’atta-
quer d’abord à Sie Técufe, la plus jeune de toutes ,
qui était dans sa soixante-onzième année. Técufe se
 
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