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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Seizieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome I): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794079]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49763#0424
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4î4 SUITE DES USAGES
des pasteurs, occupés toute l’année de leurs tra-
vaux continuels et pénibles, et encore plus aisément
des bourgeois paisibles dans leurs foyers. Ainsi les
Tartares ont asservi l’Asie ; ainsi les Goths sont
venus à Rome. Toutes les hordes de Tartares et
de Goths, de Huns, de Vandales et de Francs,
avaient des chess. Ces chefs d’émigrans étaient
élus à la pluralité des voix, et cela ne pouvait être
autrement; car quel droit pourrait avoir un voleur
de commander à ses camarades ? Un brigand habile ,
et hardi, sur-tout heureux, dut à la longue acquérir
beaucoup d’empire sur des brigands subordonnés,
moins habiles, moins hardis et moins heureux que
lui. Ils avaient tous également part au butin; et
c’est la loi la plus inviolable de tous les premiers
peuples conquérans. Si on avait besoin de preuves
pour faire connaître cette première loi des barbares,
on la trouverait aisément dans l’exemple de ce
guerrier franc , qui ne voulut jamais permettre que
Clovis ôtât du butin général un vase de l’église de
Reims, et qui fendit le vase à coups de hache ,
sans que le chef osàt l’en empêcher.
Clovis devint despotique à mesure qu’il devint
’puissant; c’est la marche de la nature humaine. Il
en sut ainsi de Charlemagneil était fils d’un usur-
pateur. Le fils du roi légitime était rasé et condamné
à dire son bréviaire dans un couvent de Norman-
die. Il était donc obligé à de très-grands ménage-
mens devant une nation de guerriers, alsemblée en
parlement. Nous vous avertirons, dit-il dans un de
les capitulaires, quen considération de notre humilité et
de notre obéijjànce à vos confcils, que nous vous rendons
 
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