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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Seizieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome I): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794079]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49763#0465
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LOUIS LE FAIBLE. 455
avait reconnu qu’il tenait sa couronne des évêques.
Ce fait était cité , comme si un exemple pouvait
justifier un attentat. On alléguait encore la péni-
tence de l’empereur Théodofe ; mais elle fut bien
différente. Il avait fait massacrer quinze mille citoyens
à Thessalonique , non pas dans un mouvement de
colère, comme on le dit tous les jours très-fausse-
ment dans de vains panégyriques , mais après une
longue délibération. Ce crime réfléchi pouvait
attirer sur lui la vengeance des peuples, qui ne
l’avaient pas élu pour en être égorgés. Sc Ambroijè
fit une très-belle action, en lui refusant l’entrée de
l’église , et Théodofe en fit une très-sage d’appaiser
un peu la haine de l’empire, en s’abstenant d’entrer
dans l’église pendant huit mois. Est-ce une satis-
faction pour le forfait le plus horrible, dont jamais
un souverain se soit souillé , d’être huit mois sans
entendre la grand’messe?
Louis fut enfermé un an dans une cellule du cou- Louis en
vent de S£ Médard de Soissons, vêtu du sac deprison‘
pénitent, sans domestiques , sans consolation , mort
pour le reste du monde. S'il n’avait eu qu’un fils,
il était perdu pour toujours; mais ses trois enfans
disputant ses dépouilles., leur désunion rendit au.
père sa liberté et sa couronne.
Transféré à S1 Denis , deux de ses fils , Louis et 834.
Pépin, vinrent le rétablir , et remettre entre ses bras
sa femme et son fils Charles. L’assemblée de Soissons
est anathématisée par une autre à Thionville; mais
il n’en coûta à l’archevêque de Reims que la perte
de son siége; encore fut-il jugé et déposé dans la
sacristie : l’empereur l’avait été en public aux pieds
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