496 DE L'ITALIE, DES PAPES,
à ses dépens. Mais tous les papes ne pouvaient être
de grands hommes , et toutes les conjonctures ne
pouvaient leur être favorables. Chaque vacance de
siége causait les mêmes troubles que l’élection d’un
Gouverne-roi en produit en Pologne. Le pape élu avait à
Rome deniénager à la fois le sénat romain , le peuple et
l’empereur. La noblesse romaine avait grande part
. au gouvernement : elle élisait alors deux consuls tous
les ans. Elle créait un préfet, qui était une espèce
de tribun du peuple. Il y avait un tribunal de douze
sénateurs ; et c’étaient ces sénateurs qui nommaient
les principaux officiers du duché de Rome. Ce gou-
vernement municipal avait tantôt plus, tantôt moins
d’autorité. Les papes avaient à Rome plutôt un
grand crédit qu’une puisfance législative.
S’ils n’étaient pas souverains de Rome, ils ne
perdaient aucune occasion d’agir en souverains de
l’Eglise d’Occident. Les évêques se constituaient
juges des rois , et les papes juges des évêques. Tant
de conflits d’autorité , ce mélange de religion, de
superstition , de faiblesse , de méchanceté dans toutes
les cours, l’insuffisance des lois, tout cela ne peut
être mieux connu que par l’aventure du mariage et
du divorce de Lothaire roi de Lorraine , neveu de
Charles le chauve.
Polygamie Charlemagne avait répudié une de ses femmes ,
très-ordinaire et en avait épousé une autre , non - seulement avec
en Europe . 1 • r r rr
chez les Prin-1 approbation du pape Etienne, mais lur les prenantes
C€s- sollicitations. Les rois francs , Gontran , Caribert,
Sigibcrt , Chilperic , Dagobert , avaient eu plusieurs
femmes à la fois sans qu’on eût murmuré ; et si
c’était un scandale, il était sans trouble. Le temps
change
à ses dépens. Mais tous les papes ne pouvaient être
de grands hommes , et toutes les conjonctures ne
pouvaient leur être favorables. Chaque vacance de
siége causait les mêmes troubles que l’élection d’un
Gouverne-roi en produit en Pologne. Le pape élu avait à
Rome deniénager à la fois le sénat romain , le peuple et
l’empereur. La noblesse romaine avait grande part
. au gouvernement : elle élisait alors deux consuls tous
les ans. Elle créait un préfet, qui était une espèce
de tribun du peuple. Il y avait un tribunal de douze
sénateurs ; et c’étaient ces sénateurs qui nommaient
les principaux officiers du duché de Rome. Ce gou-
vernement municipal avait tantôt plus, tantôt moins
d’autorité. Les papes avaient à Rome plutôt un
grand crédit qu’une puisfance législative.
S’ils n’étaient pas souverains de Rome, ils ne
perdaient aucune occasion d’agir en souverains de
l’Eglise d’Occident. Les évêques se constituaient
juges des rois , et les papes juges des évêques. Tant
de conflits d’autorité , ce mélange de religion, de
superstition , de faiblesse , de méchanceté dans toutes
les cours, l’insuffisance des lois, tout cela ne peut
être mieux connu que par l’aventure du mariage et
du divorce de Lothaire roi de Lorraine , neveu de
Charles le chauve.
Polygamie Charlemagne avait répudié une de ses femmes ,
très-ordinaire et en avait épousé une autre , non - seulement avec
en Europe . 1 • r r rr
chez les Prin-1 approbation du pape Etienne, mais lur les prenantes
C€s- sollicitations. Les rois francs , Gontran , Caribert,
Sigibcrt , Chilperic , Dagobert , avaient eu plusieurs
femmes à la fois sans qu’on eût murmuré ; et si
c’était un scandale, il était sans trouble. Le temps
change