AU DOUZIEME SIECLE. 69
Les rois d’Angleterre eurent bien d’autres que- Roi d’Angie-
reîles avec l’Eglise. Un des rois dont la mémoire estterre qm,re’
le plus respectée chez les Anglais , est Henri I, le de régale,
troisième roi depuis la conquête, qui commença à
régner en 1100. Ils lui favent bon gré d’avoir
aboli la loi du couvre-feu, qui les gênait. Il fixa
dans ses Etats les mêmes poids et les mêmes mefures,
ouvrage d’un fage législateur , qui fut aisément
exécuté en Angleterre , et toujours inutilement pro-
posé en France. Il confirma les lois de & Edouard,
que son père Guillaume le conquérant avait abrogées.
Enfin , pour mettre*fe clergé dans ses intérêts , il
renonça au droit de régale qui lui donnait l’usufruit
des bénéfices vacans : droit que les rois de France
ont conservé.
Il ligna sur - tout une charte, remplie de privilèges
qu’il accordait à la nation : première origine des
libertés d’Angleterre , tant accrues dans la suite.
Guillaume le conquérant son père avait traité les Anglais
en esclaves , qu’il ne craignait pas. Si Henri son
fils les ménagea tant, c’est qu’il en avait besoin. Il
était cadet, il ravissait le sceptre à son aîné Robert. 1 1 03.
Voilà la source de tant d’indulgences. Mais tout
adroit et tout maître qu’il était, il ne put empêcher
fon clergé et Rome de s’élever contre lui pour ces
mêmes investitures. Il fallut qu’il s’en désistât , et
qu’il se contentât de l’hommage que les évêques lui
fesaient pour le temporel.
La France était exempte de ces troubles ; la '
cérémonie de la crosse n’y avait pas lieu, et on ne
peut attaquer tout le monde à la fois.
Il s’en fallait peu que les évêques anglais ne
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Les rois d’Angleterre eurent bien d’autres que- Roi d’Angie-
reîles avec l’Eglise. Un des rois dont la mémoire estterre qm,re’
le plus respectée chez les Anglais , est Henri I, le de régale,
troisième roi depuis la conquête, qui commença à
régner en 1100. Ils lui favent bon gré d’avoir
aboli la loi du couvre-feu, qui les gênait. Il fixa
dans ses Etats les mêmes poids et les mêmes mefures,
ouvrage d’un fage législateur , qui fut aisément
exécuté en Angleterre , et toujours inutilement pro-
posé en France. Il confirma les lois de & Edouard,
que son père Guillaume le conquérant avait abrogées.
Enfin , pour mettre*fe clergé dans ses intérêts , il
renonça au droit de régale qui lui donnait l’usufruit
des bénéfices vacans : droit que les rois de France
ont conservé.
Il ligna sur - tout une charte, remplie de privilèges
qu’il accordait à la nation : première origine des
libertés d’Angleterre , tant accrues dans la suite.
Guillaume le conquérant son père avait traité les Anglais
en esclaves , qu’il ne craignait pas. Si Henri son
fils les ménagea tant, c’est qu’il en avait besoin. Il
était cadet, il ravissait le sceptre à son aîné Robert. 1 1 03.
Voilà la source de tant d’indulgences. Mais tout
adroit et tout maître qu’il était, il ne put empêcher
fon clergé et Rome de s’élever contre lui pour ces
mêmes investitures. Il fallut qu’il s’en désistât , et
qu’il se contentât de l’hommage que les évêques lui
fesaient pour le temporel.
La France était exempte de ces troubles ; la '
cérémonie de la crosse n’y avait pas lieu, et on ne
peut attaquer tout le monde à la fois.
Il s’en fallait peu que les évêques anglais ne
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