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https://doi.org/10.11588/diglit.49764#0083
ANGLETERRE. ?3
•Mais il était plus grand de forcer un roi puiiïant et
coupable à demander pardon de son crime.
Le roi alla donc conquérir l’Irlande ; c’était un 1172.
pays sauvage qu’un comte de Pembroke avait dé] à
subjugué en partie avec douze cents hommes seu-
lement. Ce comte de Pembroke voulait retenir sa
conquête. Henri II plus fort que lui, et muni d’une
bulle du pape, s’empara aisément de tout. Ce pays
est toujours resté sous la domination de l’Angleterre,
mais inculte, pauvre et inutile, jusqu’à ce qu’enfin
dans le dix-huitième hècle l’agriculture , les manu-
factures, les arts,les sciences, tout s’y est perfectionné ;
et l’Irlande, quoique subjuguée, est devenue une des ï r 7 4.
plus siorissantes provinces de l’Europe.
Henri II, contre lequel ses enfans se révoltaient,
accomplit sa pénitence après avoir subjugué l’Irlande.
Il .renonça solemnellement à tous les droits de la
monarchie , qu’il avait soutenus contre Becquet. Les
Anglais condamnent cette renonciation, et même sa
pénitence. Il ne devait certainement pas céder ses
droits , mais il devait se repentir d’un assassinat :
l’intérêt du genre humain demande un frein qui
retienne les souverains , et qui mette à couvert la
vie des peuples. Ce frein de la religion aurait pu
être par une convention universelle dans la main,
des papes , comme nous l’avons déjà remarqué. Ces
premiers pontifes , en ne se mêlant des querelles
temporelles que pour les appaiser, en avertissant les
rois et les peuples de leurs devoirs, en reprenant leurs
crimes, en réservahtles excommunications pour les
grands attentats,auraient toujours été regardés comme
des images deoiEU sur la terre; mais les hommes
•Mais il était plus grand de forcer un roi puiiïant et
coupable à demander pardon de son crime.
Le roi alla donc conquérir l’Irlande ; c’était un 1172.
pays sauvage qu’un comte de Pembroke avait dé] à
subjugué en partie avec douze cents hommes seu-
lement. Ce comte de Pembroke voulait retenir sa
conquête. Henri II plus fort que lui, et muni d’une
bulle du pape, s’empara aisément de tout. Ce pays
est toujours resté sous la domination de l’Angleterre,
mais inculte, pauvre et inutile, jusqu’à ce qu’enfin
dans le dix-huitième hècle l’agriculture , les manu-
factures, les arts,les sciences, tout s’y est perfectionné ;
et l’Irlande, quoique subjuguée, est devenue une des ï r 7 4.
plus siorissantes provinces de l’Europe.
Henri II, contre lequel ses enfans se révoltaient,
accomplit sa pénitence après avoir subjugué l’Irlande.
Il .renonça solemnellement à tous les droits de la
monarchie , qu’il avait soutenus contre Becquet. Les
Anglais condamnent cette renonciation, et même sa
pénitence. Il ne devait certainement pas céder ses
droits , mais il devait se repentir d’un assassinat :
l’intérêt du genre humain demande un frein qui
retienne les souverains , et qui mette à couvert la
vie des peuples. Ce frein de la religion aurait pu
être par une convention universelle dans la main,
des papes , comme nous l’avons déjà remarqué. Ces
premiers pontifes , en ne se mêlant des querelles
temporelles que pour les appaiser, en avertissant les
rois et les peuples de leurs devoirs, en reprenant leurs
crimes, en réservahtles excommunications pour les
grands attentats,auraient toujours été regardés comme
des images deoiEU sur la terre; mais les hommes