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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Septieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome II): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794087]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49764#0127
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CROISADE. 117
craignait sur-tout que Constantinople ne fût l’objet
de leur ambition , plus que la petite ville de Jéru-
salem ; et certes on ne se trompait pas, puisqu’ils
envahirent à la fin Constantinople et l’empire.
Ce que les Grecs craignaient le plus , et avec
raison, c’était ce Bohémond et ses Napolitains, ennemis
de l’empire. Mais quand même les intentions de
Bohémond eulsent été pures , de quel droit tous ces
princes d’Occident venaient-ils prendre pour eux
des provinces que les Turcs avaient arrachées aux
empereurs grecs ?
On peut juger d’ailleurs quelle était l’arrogance Caractère
féroce des seigneurs croisés, par le trait que rapporte
la princesse Anne Comnène de je ne sais quel comte
srançais qui vint s’asseoir à côté de l’empereur sur
son trône dans une cérémonie publique. Baudouin,
frère de Godefroi de Bouillon , prenant par la main
cet homme indiscret pour le faire retirer, le comte
dit tout haut dans son jargon barbare : ,, Voilà un.
,, piaisant ruftre que ce grec , de s’asseoir devant
,, des gens comme nous. ,, Ces paroles furent inter-
prétées à Alexis , qui ne fit que sourire. Une ou
deux indiscrétions pareilles suffisent pour décrier
une nation. Alexis fit demander à ce comte qui il
était. ,, Je suis , répondit-il, de la race la plus noble.
,, J’allais tous les jours dansl’église de ma seigneurie,
,, où s’assemblaient tous les braves seigneurs qui
,, voulaient se battre en duel, et qui priaient JESUS-
,, CHRIST et la Ste Vierge de leur être favorables.
,, Aucun d’eux n’osa jamais se battre contre moi. ,,
Il était moralement impossible que de tels hôtes
n’éxigealsent des vivres avec dureté , 'et que les Grecs
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