PRISE DE JERUSALEM.
121
Jérusalem , pourvue de tout, était défendue par
une garnison de quarante mille soldats. On ne
manque pas d’ajouter qu’il y avait outre cette
garnison vingt mille habitans déterminés. Il n’y a
point de lecteur sensé qui ne voie qu’il n’est guère
possible qu’une armée de vingt mille hommes en
assiège une de soixante mille dans une place
fortisiée ; mais les historiens ont toujours voulu du
merveilleux.
Ce qui est vrai, c’est qu’après cinq semaines de
siége la ville fut emportée d’assaut, et que tout ce
qui n’était pas chrétien fut massacré. L’Hermitc
Pierre, de général devenu chapelain , se trouva à la
prise et au massacré. Quelques chrétiens , que les
musulmans avaient laissé vivre dans la ville ,
conduisirent les vainqueurs dans les caves les
plus reculées, où les mères se cachaient avec leurs
enfans ; et rien ne fut épargné. Presque tous les
historiens conviennent qu’après cette boucherie ,
les chrétiens tout dégouttans de sang allèrent en
procession à l’endroit qu’on dit être le sépulcr^e de
JESUS-CHRIST , et y fondirent en larmes. Il est très-
vraisemblable qu’ils y donnèrent des marques de
religion ; mais cette tendresse qui se manifesta par
des pleurs n’est guère compatible avec cet esprit de
vertige, de fureur, de débauche et d’emportement.
Le même homme peut être furieux et tendre, mais
non dans le même temps.
Elmacim rapporte qu’on enferma les Juifs dans la
synagogue qui leur avait été accordée par les Turcs ,
et qu’on les y brûla tous. Cette action est croyable
après la fureur avec laquelle on les avait exterminés
sur la route.
1099.
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Jérusalem , pourvue de tout, était défendue par
une garnison de quarante mille soldats. On ne
manque pas d’ajouter qu’il y avait outre cette
garnison vingt mille habitans déterminés. Il n’y a
point de lecteur sensé qui ne voie qu’il n’est guère
possible qu’une armée de vingt mille hommes en
assiège une de soixante mille dans une place
fortisiée ; mais les historiens ont toujours voulu du
merveilleux.
Ce qui est vrai, c’est qu’après cinq semaines de
siége la ville fut emportée d’assaut, et que tout ce
qui n’était pas chrétien fut massacré. L’Hermitc
Pierre, de général devenu chapelain , se trouva à la
prise et au massacré. Quelques chrétiens , que les
musulmans avaient laissé vivre dans la ville ,
conduisirent les vainqueurs dans les caves les
plus reculées, où les mères se cachaient avec leurs
enfans ; et rien ne fut épargné. Presque tous les
historiens conviennent qu’après cette boucherie ,
les chrétiens tout dégouttans de sang allèrent en
procession à l’endroit qu’on dit être le sépulcr^e de
JESUS-CHRIST , et y fondirent en larmes. Il est très-
vraisemblable qu’ils y donnèrent des marques de
religion ; mais cette tendresse qui se manifesta par
des pleurs n’est guère compatible avec cet esprit de
vertige, de fureur, de débauche et d’emportement.
Le même homme peut être furieux et tendre, mais
non dans le même temps.
Elmacim rapporte qu’on enferma les Juifs dans la
synagogue qui leur avait été accordée par les Turcs ,
et qu’on les y brûla tous. Cette action est croyable
après la fureur avec laquelle on les avait exterminés
sur la route.
1099.