Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Oth.]; Haas, Wilhelm [Oth.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Septieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome II): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794087]

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.49764#0153
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
APRÈS S AL AD IN. 143
pleine de tumulte. Lejeune Alexis, détesté des Grecs
pour avoir introduit les Latins , fut immolé bientôt
à une nouvelle faction. Un de ses parens , sur-
nommé Mirziflos, l’étrangla de ses mains , et prit
les brodequins rouges qui étaient la marque de
l’empire.
Les croisés , qui avaient alors le prétexte de Prise de
venger leurs créatures , profitèrent des ieditions qui ple par les
désolaient la ville, pour la ravager. Ils y entrèrent croisés.
prefque sans résistance ; et ayant tué tout ce qui se 1204.
présenta, ils s’abandonnèrent à tous les excès de
la fureur et de l’avarice. Nicétas allure que le seul
butin des seigneurs de France fut évalué deux cents
mille livres d’argent en poids. Les Eglises furent
pillées ; et ce qui marque assez le caractère de la
nation , qui n’a jamais changé , les Français dan-
sèrent avec des femmes dans le sanctuaire de l’église
de Ste Sophie , tandis qu’une des prostituées qui
suivait l’armée de Baudouin chantait des chansons de
sa profession dans la chaire patriarchale. Les Grecs
avaient souvent prié la Sainte Vierge en assassinant
leurs princes. Les Français buvaient, chantaient,
caressaient des filles dans la cathédrale en la pillant:
chaque nation a son caractère. ( 7 )
(7) ,, On jeta les reliques dans des lieux immondes; on répandit par
,, terre le corps et le sang de notre Seigneur; on employa les vases sacrés
,, à des usages profanes. . . Une femme insolente vint danser dans le-
,, sanctuaire et s’asseoir dans les siéges des prêtres. Fleuri, année 1204.
Le pape Innocent III, si connu par la violence de sa conduite et sa
cruauté envers les Albigeois , reprocha aux croisés d’avoir cxpofé à
L’infolence des valets, non - feulement Les femmes mariées et les veuves,
mais les silles et les religieufes. Idem , année 1205.
Comme de savans critiques ont prétendu que M. de Voltaire avait
altéré l’histoire , nous avons cru devoir placer iei le pasiage de Fleuri,
 
Annotationen