ET BONIFACE VIII. 227
On rapporte qu’un premier ’our de carême , donnant
les cendres à un archevêque de Gènes , il les lui
jeta au nez , en lui disant : Souviens - toi que tu es
gibelin. La maison des Colonnes , premiers barons
romains , qui possédait des villes au milieu du patri-
moine de A Pierre , était de la faction gibeline. Leur
intérêt contre les papes était le même que celui
des seigneurs allemands contre l’empereur , et des
Français contre le roi de France. Le pouvoir des
seigneurs de fies s’opposait par-tout au pouvoir
souverain.
Les autres barons voisins de Rome avaient le Quel était
même esprit ; ils s’unisiaient avec les rois de Sicile , de
et avec les Gibelins des villes d’Italie. Il ne faut pas
s’étonner si le pape les persécuta , et en fut persé-
cuté. Presque tous ces seigneurs avaient à la fois
des diplômes de vicaires du Sc Siège , et de vicaires
de l'empire , source nécessaire de guerres civiles-,
que le respect de la religion ne put jamais tarir,
et que les hauteurs de Boniface VHI ne £ren^
qu’accroître.
Ces violences n’ont pu finir que par les violences
encore plus grandes d’Alexandre VI , plus de cent
ans après. Le pontificat, du temps de Boniface VIII,
n’était plus maître de tout le pays qu’avait possédé
Innocent III de la mer adriatique au port d’Ostie.
Il en prétendait le domaine suprême : il possédait
quelques villes en propre ; c’était une puissance des
plus médiocres. Le grand revenu des papes consistait
dans ce que l’Eglise umverselle leur fournissait, dans
les décimes qu’ils recueillaient souvent du clergé ,
dans les dispenses , dans les taxes.
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On rapporte qu’un premier ’our de carême , donnant
les cendres à un archevêque de Gènes , il les lui
jeta au nez , en lui disant : Souviens - toi que tu es
gibelin. La maison des Colonnes , premiers barons
romains , qui possédait des villes au milieu du patri-
moine de A Pierre , était de la faction gibeline. Leur
intérêt contre les papes était le même que celui
des seigneurs allemands contre l’empereur , et des
Français contre le roi de France. Le pouvoir des
seigneurs de fies s’opposait par-tout au pouvoir
souverain.
Les autres barons voisins de Rome avaient le Quel était
même esprit ; ils s’unisiaient avec les rois de Sicile , de
et avec les Gibelins des villes d’Italie. Il ne faut pas
s’étonner si le pape les persécuta , et en fut persé-
cuté. Presque tous ces seigneurs avaient à la fois
des diplômes de vicaires du Sc Siège , et de vicaires
de l'empire , source nécessaire de guerres civiles-,
que le respect de la religion ne put jamais tarir,
et que les hauteurs de Boniface VHI ne £ren^
qu’accroître.
Ces violences n’ont pu finir que par les violences
encore plus grandes d’Alexandre VI , plus de cent
ans après. Le pontificat, du temps de Boniface VIII,
n’était plus maître de tout le pays qu’avait possédé
Innocent III de la mer adriatique au port d’Ostie.
Il en prétendait le domaine suprême : il possédait
quelques villes en propre ; c’était une puissance des
plus médiocres. Le grand revenu des papes consistait
dans ce que l’Eglise umverselle leur fournissait, dans
les décimes qu’ils recueillaient souvent du clergé ,
dans les dispenses , dans les taxes.
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