SUITE DE L’ETAT OU ETAIENT
asseoir sous le dais à ses côtés ; mais il se garda bien de
déférer à l’usage de baiser les pieds du pontife.
Parmi tous les moines, dont je parlerai à part,
les franciscains fesaient alors le plus de bruit,.
Quelques-uns d’eux avaient prétendu que la per-
fection consistait à porter un capuchon plus pointu
Cordeliers et un habit plus serré. Ils ajoutaient à cette réforme
l'opinion que leur boire et leur manger ne leur
appartenaient pas en propre. Le pape avait con-
damné ces proportions. La condamnation avait
révolté les réformateurs. Enfin la querelle s’étant
i 3 1 8. échauffée , les inquisiteurs de TVIarseille avaient fait
brûler quatre de ces malheureux moines.
Le cordelier fait pape par l’empereur était de
leur parti ; voilà pourquoi Jean XXII était hérétique,
icrétmue. pape était destiné à être accusé d’herésie; car
quelque temps après, ayant prêché que les saints
ne jouiraient de la vision béatifique qu’après le juge-
ment dernier, et qu’en attendant ils avaient une
vision imparfaite, ces deux visions partagèrent
lEglise, et enfin Jean se rétracta.
Cependant ce grand appareil de Louis de Bavière
à Rome n’eut pas plus de suite que les essorts des
autres Cejars allemands. Les troubles d’Allemagne les
rappelaient toujours, et l’Italie leur échappait.
Louis de Bavière, au fond peu puissant, ne put
empêcher à son retour que sou pontise ne fût pris
par le parti de Jean XXII, et ne fut conduit dans
Avignon, où il fut enfermé. Ensin telle était alors
la dissérence d’un empereur et d’un pape , que Louis
1344. de Bavière, tout sage qu’il était, mourut pauvre dans
son pays, et que le pape, éloigné de Rome et tirant
asseoir sous le dais à ses côtés ; mais il se garda bien de
déférer à l’usage de baiser les pieds du pontife.
Parmi tous les moines, dont je parlerai à part,
les franciscains fesaient alors le plus de bruit,.
Quelques-uns d’eux avaient prétendu que la per-
fection consistait à porter un capuchon plus pointu
Cordeliers et un habit plus serré. Ils ajoutaient à cette réforme
l'opinion que leur boire et leur manger ne leur
appartenaient pas en propre. Le pape avait con-
damné ces proportions. La condamnation avait
révolté les réformateurs. Enfin la querelle s’étant
i 3 1 8. échauffée , les inquisiteurs de TVIarseille avaient fait
brûler quatre de ces malheureux moines.
Le cordelier fait pape par l’empereur était de
leur parti ; voilà pourquoi Jean XXII était hérétique,
icrétmue. pape était destiné à être accusé d’herésie; car
quelque temps après, ayant prêché que les saints
ne jouiraient de la vision béatifique qu’après le juge-
ment dernier, et qu’en attendant ils avaient une
vision imparfaite, ces deux visions partagèrent
lEglise, et enfin Jean se rétracta.
Cependant ce grand appareil de Louis de Bavière
à Rome n’eut pas plus de suite que les essorts des
autres Cejars allemands. Les troubles d’Allemagne les
rappelaient toujours, et l’Italie leur échappait.
Louis de Bavière, au fond peu puissant, ne put
empêcher à son retour que sou pontise ne fût pris
par le parti de Jean XXII, et ne fut conduit dans
Avignon, où il fut enfermé. Ensin telle était alors
la dissérence d’un empereur et d’un pape , que Louis
1344. de Bavière, tout sage qu’il était, mourut pauvre dans
son pays, et que le pape, éloigné de Rome et tirant