SOUS CHARLES Vil. 359
fanatisme composé de superstition et d’ignorance, qui
a été la maladie de presque tous les ssècles. Quelque
temps auparavant, les Anglais condamnèrent la prin-
cesse de Glocejler à faire amende honorable dans
i’église de Paul, et une de ses amies à être brûlée
vive , sous prétexte de je ne sais quel sortilége
employé contre la vie du roi. On avait brûlé le
baron de Cobham en qualité d’hérétique ; et en Bre-
tagne on fit mourir par le même supplice le maréchal
de Retz , accusé de magie , et d’avoir égorgé des
enfans pour faire avec leur sang de prétendus
cnchantemens.
Que les citoyens d’une ville immense , où les OMervatîoa,
arts, les plaisirs et la paix régnent aujourd’hui, où
la raison même commence à s’introduire, comparent
les temps, et qu’ils se plaignent s’ils l’osent. C’est
une réssexion qu’il faut faire, presqu’à chaque page
de cette histoire.
Dans ces trilles temps, la communication des
provinces était ss interrompue, les peuples limitro-
phes étaient ss étrangers ses uns aux autres , qu’une
aventurière osa quelques années après la mort de la
pucelle prendre, son nom en Lorraine , et soutenir
hardiment qu’elle avait échappé au supplice , et
qu’on avait brûlé un fantôme à sa place. Ce qui est
plus étrange , c’est qu’on la crut. On la combla-
d’honneurs et de biens ; et un homme de la maison
des Armoijes l’épousa en 1436 , pensant en effet
épouser la véritable héroïne , qui, quoique née dans
l’obscurité, eût été pour le moins égale à lui par
ses grandes actions. ( z )
({' Voyez l’article Arc, Jeanne d’Arc, dans Dictionnaire philosophique.
Z 4
fanatisme composé de superstition et d’ignorance, qui
a été la maladie de presque tous les ssècles. Quelque
temps auparavant, les Anglais condamnèrent la prin-
cesse de Glocejler à faire amende honorable dans
i’église de Paul, et une de ses amies à être brûlée
vive , sous prétexte de je ne sais quel sortilége
employé contre la vie du roi. On avait brûlé le
baron de Cobham en qualité d’hérétique ; et en Bre-
tagne on fit mourir par le même supplice le maréchal
de Retz , accusé de magie , et d’avoir égorgé des
enfans pour faire avec leur sang de prétendus
cnchantemens.
Que les citoyens d’une ville immense , où les OMervatîoa,
arts, les plaisirs et la paix régnent aujourd’hui, où
la raison même commence à s’introduire, comparent
les temps, et qu’ils se plaignent s’ils l’osent. C’est
une réssexion qu’il faut faire, presqu’à chaque page
de cette histoire.
Dans ces trilles temps, la communication des
provinces était ss interrompue, les peuples limitro-
phes étaient ss étrangers ses uns aux autres , qu’une
aventurière osa quelques années après la mort de la
pucelle prendre, son nom en Lorraine , et soutenir
hardiment qu’elle avait échappé au supplice , et
qu’on avait brûlé un fantôme à sa place. Ce qui est
plus étrange , c’est qu’on la crut. On la combla-
d’honneurs et de biens ; et un homme de la maison
des Armoijes l’épousa en 1436 , pensant en effet
épouser la véritable héroïne , qui, quoique née dans
l’obscurité, eût été pour le moins égale à lui par
ses grandes actions. ( z )
({' Voyez l’article Arc, Jeanne d’Arc, dans Dictionnaire philosophique.
Z 4