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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Septieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome II): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794087]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49764#0474
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LOUIS XI,

intéressans objets de la curiosité. On ne sait point
précisément quel était le crime de ce prince. Il fut
jugé par des commissaires , ce qui peut faire présumer
qu’il n’était point coupable. Quelques historiens
lui imputent vaguement d’avoir voulu se saisir de
la personne du roi, et faire tuer le dauphin. Une
telle accusation n’est pas croyable. Un petit prince
ne pouvait guère , du pied des Pyrénées où il
était réfugié , prendre prisonnier Louis XI en pleine
paix , tout-puissant et absolu dans son royaume.
L’idée de tuer le dauphin encore enfant, et de con-
server le père, est encore une de ces extravagances
qui ne tombent point dans la tête d’un homme d’Etat.
Tout ce qui est bien avéré , c’est que Louis XI avait
en exécration la maison des Armagnacsqu’il fit saisir
le duc de Nemours dans Carlat en 1477, qu’il le fit
enfermer dans une cage de fer à la Bastille ; qu’ayant
dressé lui-même toute l’instruction du procès, il lui
envoya des juges , parmi lesquels était ce Philippe de
Comines, célèbre traître, qui, ayant long-temps vendu
les secrets de la maison de Bourgogne au roi , passa
enfin au service de la France , et dont on eslime les
mémoires , quoiqu’écrits avec la retenue d’un cour-
tisan qui craignait encore de dire la vérité , même
après la mort de Louis XL
Le roi voulut que le duc de Nemours fût interrogé
dans sa cage de fer, qu’il y subît la question , et
qu’il y reçût son arrêt. On le confessa ensuite dans
une salle tendue de noir. La confession commençait
à devenir une grâce accordée aux condamnés.
L’appareil noir était en usage pour les princes.
C’est ainsi qu’on avait exécuté Conradin à Naples,
et
 
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