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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Septieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome II): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794087]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49764#0477
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S A M 0 R T. 46?
Enfin sentant la mort approcher , renfermé au 148 A
château du Plessis-les-Tours , inaccessible à ses sujetsAvec Mar-
entouré de gardes , dévoré d’inquiétudes , il fait d<>.
venir de Calabre un hermite , nommé François Mario- '^)ude?aulei
jillo , révéré depuis sous le nom de S* François de
Fanle. Il se jette à ses pieds ; il le supplie en pleurant
d’intercéder auprès de dieu, et de lui prolonger1
la vie ; comme si l’ordre éternel eût dû changer à
la voix d’un calabrois dans un village de France ,
pour laisser dans un corps usé une ame faible et per-
verse plus long-temps que ne comportait la nature;
Tandis qu’il demande ainsi la vie à un hermité
étranger , il croit en ranimer les restes ert s’abreuvant
du sang qu’on tire à des enfans , dans la fausse espé-
rance de corriger l’âcreté du sien. C’était un de ces
excès de l’ignorante médecine de ces temps, médecine
introduite par les Juifs , de faire boire du sang d’un
enfant aux vieillards apoplectiques, aux lépreux s
aux épileptiques.
On ne peut éprouver un sort plus triste dans le
sein des prospérités , n’ayant d’autres sentimens que
l’ennui 5 les remords , la crainte et la douleur d’être
détesté.
C’est cependant lui qui le premier des rois de
France prit toujours le nom de très - chrétien i à peu
près dans le temps que Ferdinand déArragon, illustre
par des perfidies autant que par des conquêtes ,
prenait le nom de catholique. Tant de vices n’ôtèrent
pas à Louis XI fes bonnes qualités sl avait du cou-
rage ; il savait donner en roi ; il connaissait les
hommes et les affaires ; il voulait que la justice fut
rendue , et qu’au moins lui seul put être injuste,
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